Gouvernement : Chabat réussi à accrocher l’USFP à la remorque de l'Istiqlal

Le premier round des consultations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement s’est conclu sur une note positive pour Abdelilah Benkirane. Hamid Chabat a accompli sa mission visant à convaincre Driss Lachgar de rompre son alliance avec le PAM, en échange de maroquins dans le prochain cabinet.

Le secrétaire général de l’Istiqlal a en effet consacré l’après-midi du lundi à des négociations avec son homologue de l’USFP avant de se diriger vers le siège de la Lampe. Sauf revirement de Lachgar, le parti de la Rose pourrait figurer aux côtés des deux autres formations de la Koutla démocratique, le PI et le PPS, sur la photo de famille des membres du futur cabinet.

Le premier secrétaire joue sa dernière carte pour se maintenir, pour quelques années encore, à la tête de l’USFP. D’autant que le 10e congrès doit se tenir dans les mois à venir alors que son bilan est marqué par trois revers électoraux successifs (aux scrutins du 4 septembre et 2 octobre 2015 (Chambre des conseillers) ; et du 7 octobre 2016). A cela s’ajoute la défection de plusieurs cadres.

Conseil national de la Balance le 22 octobre

Les déclarations du chef du gouvernement et de Hamid Chabat, ponctuées de larges sourires à l’issue de la réunion d’hier soir, laissent entendre que les deux hommes sont sur la bonne voie. La Balance et la Lampe s’acheminent doucement mais sûrement vers une réconciliation, après la brutale rupture de 2013 qui avait conduit au basculement de l’Istiqlal dans les rangs de l’opposition.

Immédiatement après la rencontre, le comité exécutif du PI a publié un communiqué annonçant clairement «le positionnement  de l'Istiqlal dans le front des partis nationalistes démocratiques». L’instance a également «salué» les conditions dans lesquelles se sont déroulées les consultations avec le PJD. Et d’indiquer que le conseil national se réunira samedi 22 octobre pour trancher définitivement la question de la participation de l’Istiqlal dans le prochain gouvernement ; presque une formalité pourrait-on dire.

Seul bémol à cet optimisme ayant marqué les consultations du lundi 17 octobre, la position ambigüe du Mouvement populaire. Mohand Laenser n’a pas été très clair avec Abdelilah Benkirane, reportant la question de la participation éventuelle du MP au prochain gouvernement à la réunion du conseil national du parti, prévu le 29 octobre, le jour même où le RNI tiendra son congrès extraordinaire.

En dernier ressort, Abdelilah Benkirane pourrait former un gouvernement uniquement avec le PJD et les trois partis de la Koutla, le PI, l'USFP et le PPS. Il disposerait alors d'une majorité moins confortable à la Chambre des représentants.