Fatima Mohamed, une députée d’origine marocaine à l’assemblé de Melilla est dans le viseur de la droite. Juan José Imbroda, le président de l'enclave espagnole lui reproche d’avoir été photographiée, il y a quelques mois, sous une pancarte portant le message suivant : «les citoyens de Melilla à l’occasion du pèlerinage renouvellent leur fidélité à sa majesté le roi Mohammed VI», indique un média local.
La formation Coalición por Melilla (opposition) a bien entendu pris la défense de sa parlementaire, affirmant que «la photo relève de la vie privée de Fatima Mohamed. Un député du CpM durant son temps libre pourrait faire ce qu’il veut. Un député ne l’est pas pendant les 24 heures de la journée», a précisé la parlementaire Dunia Mansouri du CpM lors d’un point de presse.
Citoyens de second degré à cause de leurs origines
Sur un ton sarcastique, la députée a souligné que les «caprices [d’Imbroda] ne vont pas convaincre les Marocains de considérer tout citoyen de Melilla portant un nom berbère d’être un Marocain». La droite dans une manœuvre politicienne a estimé que l’action de Fatima Mohamed serait de nature à encourager le «radicalisme» dans la ville. Mansouri a martelé que sa formation s’inscrit en faux contre cette lecture.
Et de rappeler à la droite que la CpM n’a jamais critiquée la présence de membre du gouvernement local défilant dans des processions religieuses organisées à Melilla ou ailleurs. Dunia Mansouri a dénoncé le deux poids deux mesures des leaders du Partido Popular.
Cette affaire de la photo de la députée Fatima Mohamed, qui porte le hijab, relance le débat sur la situation des Espagnols d’origine marocaine à Melilla ou à Ceuta. Même si certains parmi eux occupent des postes à responsabilité, ils sont toujours considérés par une partie de la classe politique comme des citoyens de second degré. Une classe qui appréhende leur croyance religieuse et les liens qu’ils entretiennent avec la monarchie marocaine.