Le boxeur Zakaria Moumni a été condamné mercredi 5 octobre à verser 1 000 euros de dommages et intérêts pour diffamation au secrétaire particulier du roi Mohammed VI, Mounir El Majidi, selon Ouest France.
Des propos qui remontent à l’époque de la «marche républicaine» du 11 janvier 2015 après les attentats de Paris contre la rédaction de l’hebdomadaire «Charlie Hebdo» et la prise d’otage dans un supermarché casher de la capitale. Zakaria Moumni, à l’origine d’une plainte déposée en février 2014 pour torture contre Abdelatif Hammouchi, chef de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), désignait le secrétaire particulier du roi comme le «commanditaire».
En dépit des éléments «précis et circonstanciés» invoqués par le sportif franco-marocain dans ses accusations, le tribunal de grande instance de Paris a estimé que ceux-ci ne peuvent «constituer, en eux-mêmes, une base factuelle suffisante pour accuser Mounir El Majidi d’en avoir été l’instigateur».
«On peut déplorer qu’un personnage aussi sulfureux ait obtenu satisfaction, a réagi l'avocat de M. Moumni, Me Patrick Baudouin, même si d'un point de vue juridique, le dossier était délicat.» De leur côté, les conseils de M. El Majidi, Mes Hervé Temime et Jean-Yves Dupeux, se sont félicités de ce jugement qui «rétablit» leur client dans «son honneur».
Une première procédure, engagée au pénal par les avocats du royaume, avait été déclarée irrecevable en juin dernier par le tribunal correctionnel de Paris. La cour parisienne avait estimé, dans son verdict, que le Maroc est un Etat ne pouvant «être assimilé à un particulier». Dès lors, il ne peut poursuivre en vertu de l’article 32 de la loi du 29 juillet 1881 qui «réprime la diffamation publique commise envers les particuliers».