Antonio Guterres est désormais quasiment sûr de succéder à Ban Ki-moon à la tête des Nations unies. L’ancien Premier ministre portugais (1995-2002) a obtenu, à l’issue de cinq tours de vote, la confiance de 12 membres du Conseil de sécurité. Seulement deux pays ont exprimé, mercredi, un avis défavorable à la candidature de l’ex-chef du Haut-commissariat aux réfugiés (juin 2005-décembre 2015) alors qu'un seul Etat a préféré s'abstenir.
Quelques heures avant le début de l’opération du vote à New York, la Russie s’est prononcée en faveur d'une candidate de l’Europe de l’Est pour prendre les commandes de l’ONU. Néanmoins, Moscou n’a pas bloqué la candidature du Portugais.
Avec Antonio Guterres, Rabat et l’ONU dépasseront-elles leurs divergences ?
Ce jeudi 6 octobre, l’Assemblée générale de l’ONU sera donc appelée à donner son feu vert à l’élection d'Antonio Guterres. Une formalité car, sur cette question, c’est le Conseil de sécurité qui a le premier et le dernier mot. L’Assemblée générale ne fait qu’entériner les décisions prises notamment par les cinq membres permanents.
Contrairement à Ban Ki-moon, qui ne maîtrisait pas les méandres et les subtilités du dossier du Sahara occidental, le Potugais offre une connaissance plus fine du différend territorial. Ses dix années à la tête du HCR et ses sept années à la présidence d’un gouvernement socialiste dans son pays le préparent à faire mieux que le Sud-coréen et surtout à éviter de commettre les mêmes erreurs. Même si comme toujours, sur la question du Sahara, le SG de l’ONU doit composer avec l’influence des Etats-Unis.
Le prochain secrétaire général des Nations unies a plutôt bonne presse au Maroc. C’est sous Antonio Guterres que le HCR a connu l’ «officialisation» du chiffre de 90 000 Sahraouis vivant dans les camps de Tindouf au lieu des 160 000 avancés par la direction du Polisario et l’Algérie. Cette réduction est, en effet, la conséquence du rejet de l’Algérie de tous les appels de la communauté internationale, dont les cinq dernières résolutions du Conseil de sécurité, d’autoriser le HCR à effectuer un recensement de la population dans les camps.