Après la démission de Lahcen Haddad du MP, Abdelilah Benkirane pourrait demander au roi de limoger le ministre du Tourisme

A trois semaines des élections législatives du 7 octobre, l’image de la classe politique auprès de l’opinion publique s’écorne encore un peu plus. Le ministre du Tourisme vient de démissionner de son parti, le Mouvement populaire (MP), pour rejoindre les rangs de l’Istiqlal, une formation de l’opposition, alors qu’il assume toujours ses fonctions ministérielles. Lahcen Haddad réagit ainsi au refus de la direction du MP de le désigner mandataire de sa liste dans la circonscription de Khouribga.

Cette défection n’est pas sans poser problème. Et pour cause, il devra siéger au prochain conseil du gouvernement ou même au conseil des ministres, présidé par le roi Mohammed VI, alors qu’il n’est plus membre du MP, une des composantes de la majorité d’Abdelilah Benkirane.

La balle est dans le camp du chef du gouvernement qui doit proposer au monarque le limogeage de Lahcen Haddad. En effet, «le chef du gouvernement peut demander au roi de mettre fin aux fonctions d’un ou de plusieurs membres du gouvernement», comme le prévoit l’article 47 de la Constitution. D’autant que ce cabinet a encore plusieurs semaines devant lui avant de céder le témoin. Son mandat expire, officiellement, le jour où le futur exécutif recevra la confiance du Parlement.