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Grand Angle

Victimes des événements du 20 juin 1981 : Après l’inauguration d’un cimetière, les ONGs reviennent à la charge

«Préservation de la mémoire» pour les uns, processus visant la «clôture du dossier» pour les autres ; l’inauguration du Cimetière des victimes des événements de juin 1981 n’enchante pas tout le monde. Encore moins le Forum marocain vérité et justice (FMVJ) et le Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc. Ces deux ONGs réclament en effet l’identification des victimes inconnues.

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Le Cimetière des victimes des événements de juin 1981 a été inauguré lundi 5 septembre à Casablanca. / Ph. MAP
Le « Cimetière des victimes des événements de juin 1981 », inauguré lundi à Casablanca / Ph. CNDH
Quelques familles de victimes étaient présentes lundi lors de l'inauguration du cimetière / Ph. MAP
Quelques familles des victimes étaient présentes lundi lors de l'inauguration /Ph. CNDH

Des familles de victimes des événements du 20 juin 1981 réclament toujours la vérité sur plusieurs zones d’ombre au lendemain de l’inauguration, lundi 5 septembre par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), d’un cimetière à Casablanca en guise de préservation de la mémoire.

Le Forum marocain vérité et justice (FMVJ) et le Comité de coordination des familles des disparus et des victimes de la disparition forcée au Maroc refusent «tout processus qui vise la clôture du dossier des violations graves des droits humains sans que la vérité ne soit connue», ont-ils fait savoir dans un communiqué parvenu à notre rédaction. «L’identification et la restitution des dépouilles à leurs familles constituent un élément constitutif de la vérité. Il est donc essentiel et incontournable», ont-elles insisté.

Elles rappellent que l’Instance équité et réconciliation (IER) avait procédé à «l’exhumation» de certains corps des victimes des événements du 20 juin 1981 durant la nuit. Une procédure «hors de tout cadre légal», pratiquée «sans respecter les règles établies par les instances internationales pour exhumer les dépouilles», poursuit le communiqué.

«Des bulldozers ont été utilisés pour creuser les tombes, sans respect ni obligation de préserver les dépouilles. Les familles des victimes principales concernées et les associations de droits humains ont été ignorés avec affront et condescendance», rapportent encore les deux associations.

D'autres lieux menacés par la spéculation foncière

Si «le CNDH dispose pourtant des moyens pour identifier et personnaliser les tombes», disent-elles, celles-ci estiment que le lieu relève d’un «cimetière de tombes de victimes inconnues». Elles appellent également à l’union des familles pour qu’«elles puissent disposer des dépouilles des leurs après identification» pour une «inhumation digne» afin de pouvoir entamer le deuil.

Et de conclure que le CNDH se doit de «préserver des lieux menacés par la spéculation foncière tels que le PF3 à Rabat et le CORBIS, ancien aéroport d'Anfa à Casablanca, contre la dissipation des traces des violations».

Pour rappel, le CNDH ainsi que des familles de victimes étaient présents lundi dernier à Casablanca pour l’inauguration officielle du Cimetière des victimes des événements de juin 1981, situé derrière le siège central de la protection civile à Casablanca. Il s’agit d’une fosse commune où avaient été enterrés une centaine de corps des victimes de ces événements. L’endroit a été découvert en 2005, 23 ans après la «révolte du pain».

Article modifié le 2016/09/09 à 13h34

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