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Grand Angle

Pour l'association « Chantiers de la citoyenneté », la mission est de sensibiliser les jeunes marocains d'ici et d'ailleurs aux enjeux politiques

Le tissu associatif marocain s’active depuis quelques années pour accompagner les mutations sociales que connaît le Maroc. A l’approche des élections, les «Chantiers de la citoyenneté» poursuivent leur travail de «conscientisation» des jeunes aux politiques publiques et à l’importance des élections. L’association affirme vouloir cibler également de jeunes MRE. Détails.

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Premier atelier « Jooj Hrouf » tenu en juin dernier sur la gestion des campagnes électorales. / Ph. Facebook
Temps de lecture: 3'

La jeunesse marocaine au cœur des élections législatives du 7 octobre ? Le tissu associatif du royaume veut y croire ; les «Chantiers de la citoyenneté» aussi. Pour accompagner le prochain rendez-vous électoral et inciter les jeunes à mettre leur pierre à l’édifice, cette organisation marocaine à but non lucratif fondée en 2012, qui vise à promouvoir la gouvernance démocratique au Maroc, met la main à la pâte.

L’ONG opère sur ce qu’elle a défini comme étant les «5D» : démocratie, droits de l’homme, diversité, dialogue et développement. Pour la période 2015-2016, l’accent a été mis sur les élections communales et législatives.

Après le spécial «Democamp», sorte de camping de la démocratie durant lequel l’association a réuni 60 jeunes originaires de tout le Maroc suite à un appel à candidatures, celle-ci a initié un mouvement de mobilisation sur les réseaux sociaux, notamment sur sa page Facebook à travers des infographies et des affiches pour expliquer et vulgariser plusieurs concepts. Le Parlement, le processus des élections ou encore les listes électorales sont autant de sujets abordés pour insister sur l’importance de la participation aux élections. 

«En septembre, deux à trois ateliers intitulés ‘Jouj Hrouf’ (‘deux lettres’, ndlr) seront organisés chaque mercredi après-midi au Dare Space à Rabat. L’idée est de réunir des jeunes et des décideurs, des parlementaires et des juristes qui viendront, en mode décontracté, expliquer l’importance des élections législatives», confie à Yabiladi Jamal Touissi, du bureau exécutif du CDC. «Les jeunes ont commencé à s’intéresser à l’action politique depuis le 20 février 2011, observe-t-il, alors qu’actuellement, ce sont plutôt les politiques publiques qui les intéressent puisqu’ils débattent de sujets comme la Caisse des retraites et la politique environnementale.»

«Pour avoir un impact direct sur ces politiques, il faut une action politique ou dans le cadre des élections législative. Le réseau, les membres et le réseau des associations partenaires travaillent pour transmettre cette réflexion de passer du suivi de l’action politique au suivi et à l’évaluation des politiques publiques», précise-t-il.

Toucher également des jeunes MRE

Loin de se focaliser uniquement sur les jeunes du pays, les ateliers de cette ONG se tournent aussi vers leurs concitoyens résidant à l’étranger. Faute de moyens et de fonds, CDC essaie de faire de son mieux pour impliquer les MRE dans la chose publique marocaine. «Malgré nos moyens limités, on a instauré un système de quota dans nos activités pour diversifier nos cibles. Des fois, on recourt à du recrutement direct pour justement avoir des jeunes Marocains résidant à l’étranger parmi nous», assure notre interlocuteur.

Les membres de l’association profitent même de leurs déplacements à l’étranger pour effectuer des rencontres informelles et organiser des formations pour aborder ces questions auprès des MRE. «Avec des Marocains résidant au Canada, on a récemment discuté des nouveautés de la Constitution, des élections, des enjeux stratégiques de ces rendez-vous électoraux. On a aussi vu comment s’organiser en tant que MRE pour préparer la présence de la diaspora au Parlement lors du prochain mandat, même si c’est raté pour le mandat actuel», rapporte Jamal Touissi, selon qui d’autres membres du CDC ont eu des rencontres avec des MRE aux Etats-Unis et au Japon.

Pour lui, les départements ministériels doivent prendre le relai et initier ce genre de rencontre. Il va même jusqu’à suggérer que le ministère chargé des MRE, Anis Birou, instaure ce type de projets, citant à titre d’exemple la mise en place de colonies de vacances sur la démocratie, le système politique marocain ou des thématiques qui concernent les politiques publiques. «Inviter de jeunes MRE au Maroc pour découvrir le pays, la culture et le cadre est une bonne chose, mais si nous souhaitons les préparer à intégrer le système politique pour qu’ils ne restent pas déconnectés, il faut les initier», juge-t-il.

Les MRE, qui «vivent déjà dans des systèmes politiques démocratiques, peuvent apporter une valeur ajoutée au changement positif» que le Maroc, les partis politiques ainsi que le tissu associatif tentent de mener conjointement.

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