France : Six mois de prison avec sursis pour avoir crié « Allah akbar » depuis son yacht

Blague de mauvais goût pour Jean-Christophe Fabre. Le 27 juillet dernier, au large d'une calanque de Cassis (Bouches-du-Rhône), ce chef d’entreprise a crié «Allah Akbar» dans un mégaphone à bord de son yacht et a fait semblant de foncer sur des estivants, deux semaines après les attentats de Nice du 14 juillet. Sa mauvaise blague lui a valu six mois de prison avec sursis, d’après l’AFP.

Le tribunal correctionnel de Marseille l’a jugé mercredi 7 septembre non pour «apologie du terrorisme» mais pour «violence volontaire avec arme», l'arme par destination étant le bateau. «Con», a qualifié un des avocats de la partie civile ; «abruti», a renchéri le procureur.

De son côté, l’homme âgé de 50 ans a plaidé la mauvaise blague. «Je voulais pas faire peur à personne. Je suis pas quelqu'un qui fait peur. En général, je fais rigoler», a-t-il déclaré à la barre. Croyant à une attaque terroriste, un policier qui était sur les lieux a confié aux enquêteurs avoir failli sortir son arme.

Un acte qualifié de «peur inutile» par la représentante du ministère public. Celle-ci d’ajouter : «Ils peuvent penser que des gens vont sortir, vont lancer des grenades, les gens peuvent tout imaginer. Vous avez instillé la peur dans un pays qui n'en a pas besoin».

La défense de l’accusé a plaidé la relaxe, appelant à ne pas restreindre «la liberté d'employer certains mots». Les termes «Allah Akbar» « ne constituent pas par nature des violences», a-t-il relevé, son client n'ayant jamais eu selon lui «l’intention de faire peur».

Jean-Christophe Fabre a également été condamné à une amende de 5 000 euros et à indemniser chacune des parties civiles, six personnes, à hauteur de 500 euros. Le parquet avait requis un an de prison avec sursis et 1 500 euros d'amende.