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Interview

Les élections législatives, un « festival folklorique » et une « mascarade », selon Fathallah Arsalane d'Al Adl Wal Ihsane

Le mouvement Al Adl Wal Ihsane, surnommé «la Jamâa», est un mouvement politique islamiste, interdit mais toléré par les autorités. Connue pour ses positions vis-à-vis de la monarchie, mais aussi pour son boycott des rendez-vous électoraux depuis l’époque de feu Abdeslam Yassine, la confrérie ne déroge pas à la règle cette année, à l’approche des élections législatives du 7 octobre. D’après le vice-secrétaire général et porte-parole de l'organisation, Fathallah Arsalane, les élections ne sont qu’un «festival folklorique». Interview.

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Fathallah Arsalane, vice-secrétaire général d'Al Adl Wal Ihsane et son porte-parole. / DR
Temps de lecture: 3'

Que pensez-vous des prochaines élections législatives ?

Le prochain rendez-vous électoral ne sera pas différent des autres élections qui ont précédé. Nous considérons qu’il ne s’agit que d’un festival folklorique dans la mesure où la concurrence et la course entre les partis politiques n’ambitionne pas de gouverner ou d’appliquer un programme politique, mais plutôt de figurer dans un gouvernement-vitrine et un Parlement qui ne joue pas son rôle de législateur. L’exécutif ne gouverne pas réellement ; cela a été démontré par des déclarations de responsables politiques, et notamment par le chef du gouvernement et ses ministres. Pourquoi donc cette course ? On voit bien qu’il ne s’agit que d’une mascarade. Dans la pluparts des cas, cette concurrence vise à atteindre des hautes fonctions ou réaliser un profit personnel qui prend le pas sur les revendications de la population.

Jusqu’à quand continuerez-vous de boycotter les élections ?

Le problème des élections ne peut être résumé à la participation ou au boycott du mouvement Al Adl Wal Ihsane. C’est un problème qui fait l’unanimité. Directement après ces élections, nous intenterons des recours pour contester les résultats. Nous aborderons également des sujets sur l’argent de la corruption ou encore l’ingérence (tahakoum). Ce sont des sujets qui ne sont pas évoqués par la Jamaâ vu que les gens sont unanimes là-dessus. Les intérêts personnels sont à l’origine de la participation aux élections et nous ne voulons pas vendre du rêve aux Marocains. Nous voulons maintenir un degré de logique entre ce que nous disons et ce qui existe. Pourquoi donc abandonner des faits et des choses existants qui font l’unanimité ? C’est ceux dont le discours est en contradiction avec ce qui existe en réalité qui doivent changer.

Quelle est votre évaluation de la performance du gouvernement d’Abdelilah Benkirane avec qui vous partagez un même référentiel ?

Pour nous, le problème ne concerne pas le gouvernement d’Abdelilah Benkirane ou n’importe quel autre gouvernement. Nous remontons aux origines du problème. Ces gouvernements ne gouvernent pas ; ils n’ont donc pas de comptes à rendre. Seul le gouvernement qui a des prérogatives réelles doit rendre des comptes. La règle veut que les partis politiques convainquent les citoyens sur la base de programmes électoraux. Des programmes qui se fondent lorsqu’on forme un gouvernement composé d'une mosaïque de formations politiques, avec des partis de la gauche, du milieu et de la droite, qui n’ont pas de vision concordante ni la même idéologie.

Ces programmes, proposés et discutés au Parlement, qui suscitent même un tollé dans la classe politique, ne sont pas finalement appliqués. Nous entendons dire que c’est le discours royal qui définit les orientations et les priorités. Nous entendons aussi que ce sont des ministres et même le chef du gouvernement qui parlent des choix de sa majesté et de la politique de sa majesté. Ce sont des choses qui ne présagent rien de bon et qui mettent les gens devant de flagrantes contradictions. Nous nous écartons de ces positions contradictoires.

Certains vous accusent de tenir un discours figé qui n’interagit pas avec le contexte actuel…

Notre discours change et décrit les choses telles qu’elles sont. Ce qui change au Maroc, ce sont plutôt les formes, mais le fond reste le même. C’est la logique makhzenienne qui gouverne, exécute et continue à délimiter la carte politique. Ce qui doit donc changer est plutôt l’autre partie.

Et pourquoi n'avez-vous pas réagi suite aux derniers développements de la question du Sahara ?

Nous avons beaucoup parlé de la question du Sahara et nous étions parmi les premiers à avoir parlé d’une manière franche. Quand il s’agit d’un nouveau développement dans ce dossier, nous affirmons notre position et nous soulignons notre désaccord avec la manière dont cette affaire est gérée. Nous affirmons que ces développements sont dus à sa mauvaise gestion. Nous, ainsi que les autres acteurs, n’avons pas été impliqués dans la gestion de cette question ni dans la définition des orientations du Maroc. Les partis et les mouvements politiques n’ont pas été impliqués. Le peuple n’a pas été impliqué, bien que cette question soit primordiale et cruciale pour les Marocains. Parallèlement, nous faisons état de décisions venues des plus hautes sphères de l’Etat et tout le monde est prié d’applaudir. Nous affirmons que le temps n’autorise plus ce genre de pratique.

Article modifié le 2016/09/07 à 19h37

look d'un satan gangster
Auteur : ichiadmia
Date : le 09 septembre 2016 à 02h56
pour gagner aux elections, il faut avoiir un programme politique et aussi un charisme... car un programme politiq tt le monde peut en avoir un.... une personalite plaisante et charismatique ... ca aide beacoup....
meme si ce type n'est pas religieux ila le look d'un gangster et je voterai pas pour un gangster
un religieux coherent ... c'est Merkel, Puttin,...
Auteur : ichiadmia
Date : le 09 septembre 2016 à 02h53
oui c'est vrai qu'on peut etre religieux, logique et coherent ... mais il faut etre Angela Merkel ou Natanyaho pour se clamer ce titre.
Ce Mr. et son troupeau ils savent bel et bien que la majorite des marocains ne se payera pas leur service prostitutionnelles... donc leur strategie c'est de boycoter les elections ... et flotter pour quelques ans ...ou y participer et assumer leur echec.
Des positions claires
Auteur : moirk
Date : le 08 septembre 2016 à 15h32
On peut être religieux,logique et coherent. Ils ne cherchent pas á se prostituer pour des intérêts personnels d´ou l´interdiction.
Message a transmettre
Auteur : safranlxyxy
Date : le 07 septembre 2016 à 22h58
Bon,d'accord.
Qu'est ce que ce monsieur nous propose comme programme et comme solutions?
Parce que, moi,je veux que mon pays soit comme la Norvège, la Finlande et la Suède.
Pas comme l'Afghanistan.
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