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Interview

Rixe de Sisco : Les avocats de la famille Benhaddou financés par le Qatar selon un ex-cadre de la DGSE

Du petit village de Sisco en Corse au Qatar, d'une simple rixe au choc des civilisations, un sacré changement de dimensions. C'est en tout cas le tableau dressé d'un ancien cadre des services de renseignement français à l'occasion d'une intervient à la radio Tendance Ouest. Un décor digne des romans d'espionnage avec les avocats de la famille Benhaddou accusés d'être financés par le Qatar qui oeuvrerait pour l'hégémonie d'un islam radical en France. Pour démêler les fils de cette intrigue, nous avons interrogé Me Ouadie Elhamamouchi. Entretien.

Publié
Pierre Siramy, ancien cadre de la DGSE / Ph. AFP
Temps de lecture: 2'

Quelle a été votre réaction en lisant l'interview d'un ancien cadre de la DGSE sur le site de la radio Tendance Ouest, vous accusant d'être financé par le Qatar pour défendre la famille marocaine dans l'affaire de rixe à Sisco ?

Je dois dire qu'au départ j'ai cru à une blague ou un canular. J'ai par la suite compris que cet "ancien des services secrets", Pierre Siramy, était sérieux et l'interview a été d'ailleurs reprise par des médias corses. Mais aucun n'a pris le soin de vérifier les allégations de ce personnage.

Je tiens donc à apporter deux éléments de réponses :
- les avocats du Qatar sont connus, par exemple Me Szpiner ou Me Mignard.
- ce genre d'attaque vise à discréditer trois avocats ayant accepter de défendre la famille Benhaddou à l'approche de l'audience du 15 septembre. C'est un procédé détestable et aussi grotesque que de dire que la défense des deux villageois corses était financée par les milieux identitaires ou les milieux d'extrême-droite.

Au vu des allégations portées et de la profession passée de ce monsieur, il est légitime de s'interroger sur les raisons de cette sortie médiatique.

Il est évident qu'après concertation avec mes confrères, nous avons décidé d'attaquer Pierre Siramy et le média pour diffamation.

Lors de l'interview, cette personne a opérer un glissement vers l'islamisme radical dont le Qatar serait le promoteur et donc vous le défenseur...

C'est justement ce qui ajoute au ridicule de l'analyse de cet ancien des services de renseignements. Le procureur a, pour rappel, écarté toute connotation religieuse à l'origine de la rixe, mettant ainsi fin à l'emballement médiatique autour de la présence d'un burkini imaginaire.


En acceptant de défendre la famille Benhaddou, vous attendiez-vous à toutes ces attaques envers vos clients mais également envers vous, leurs avocats ?

Le climat est effectivement assez surprenant et pour le moins hostile. On le voit avec cette sortie médiatique d'un prétendu ancien des services secrets dont le but est de jeter le discrédit sur les avocats avec une théorie du complot vaseuse.

Je suis également surpris par les questions de certains médias corses qui nous interrogent systématiquement sur nos motivations à défendre la famille Benhaddou. Ont-ils oublié que tout justiciable à le droit à la défense de leur choix ?

Toutes ses attaques ou pressions sont la marque d'une certaine fébrilité. Depuis que nous avons repris ce dossier, on sent l'inquiétude monter du côté de nos détracteurs.

Vous avez désormais le dossier en main. Comment appréhendez-vous l'audience du 15 septembre prochain à Bastia ?

Nous abordons la prochaine audience de manière sereine au vu des éléments du dossier. Il s'agit en réalité d'un dossier assez simple, malgré l'emballement médiatique. On parle d'une confrontation violente entre une famille et un groupe de villageois. C'est un fait divers qui a pris des proportions en raison des contextes national et international. Ramenons donc cette affaire à sa juste proportion.

De notre point de vue, la famille Benhaddou est victime puisqu'elle a échappé à un lynchage grâce à l'intervention des forces de l'ordre.
C'est ce que nous allons démontrer le jour de l'audience pour que verdict soit rendu en fonction des faits et non sur la base de rumeurs. Nous sommes donc confiants en la justice de la République.

COMPTABILITE "analytique"
Auteur : JACKBRUX
Date : le 07 septembre 2016 à 01h21
un simple contrôle de la comptabilité de cet avocat permettrait de savoir qui règle les frais d'avocat. C'est certainement dans ce cas de plainte ce qu'il devrait proposer...ou que le juge demandera La non justification de l'origine de ses honoraires entrainerait évidemment une suspiscion légitime. A défaut lex DGSE en serait pour ses frais.
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