Une vidéo publiée samedi soir par deux femmes musulmanes, victimes d’un acte discriminatoire et islamophobe de la part du patron du restaurant Le Cénacle à Tremblay-en-France, a fait le tour de la Toile. On y voit le patron de l’établissement refuser le service aux deux clientes. La raison ? Elles sont musulmanes, a-t-il expliqué.
«Tous les musulmans sont des terroristes. Des gens comme vous, je n’en veux pas chez moi», ajoute-t-il en s’adressant à elles. Des propos qui ont suscité l’ire des internautes et des musulmans en France. Alertée par l’une des deux jeunes femmes, la police est finalement intervenue, sans heurts.
Dimanche, alors que le parquet de Bobigny a indiqué avoir ouvert une enquête pour «discrimination à caractère racial», le patron du restaurant a rencontré plusieurs membres de la communauté musulmane de Tremblay, trentenaires pour la plupart.
Des propos haineux qui stigmatisent
«J’ai pété un plomb, et je m’en excuse. J’ai un ami qui est mort au Bataclan, j’ai tout mélangé. Ce que j’ai dit, je ne le pense absolument pas : mes propos ont dépassé ma pensée», a-t-il expliqué aux musulmans du quartier, rapporte Le Parisien.
Sur les réseaux sociaux, plusieurs identitaires ont salué son choix tandis que de nombreux musulmans ont appelé à porter plainte ou à boycotter son établissement, indique-t-on de même source.
Toujours dans la journée du dimanche, la ministre des Familles, de l’enfance et des droits des femmes, Laurence Rossignol a réagi à cet acte discriminatoire en faisant savoir via son compte Twitter qu’elle avait saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA).
J'ai saisi la @DILCRA afin d'engager investigations et sanctions contre le comportement intolérable de ce patron de restaurant #Cenacle
— laurence rossignol (@laurossignol) 28 août 2016
De son côté, le maire de Tremblay-en-France, François Asensi a condamné dans un communiqué les «propos haineux et stigmatisants» tenus par le restaurateur, en annonçant qu’il envisage de saisir le Procureur de la République dès lundi.
Le Comité contre l’islamophobie en France (CCIF) a également déclaré par l’intermédiaire de son directeur Marwan Muhammad son intention d’apporter l’«assistance psychologique et juridique» aux deux femmes exclues de l'établissement.
Les deux victimes du #Cenacle ont saisi le @ccif pour les aider. Merci de bien lire ce message et de le diffuser. ++ pic.twitter.com/Wp7ErC1TF9
— Marwan Muhammad (@Marwan_FX) 28 août 2016
Les deux femmes, qui ont refusé de fournir des déclarations à la presse selon plusieurs médias français, comptent déposer une plainte dès ce lundi, annonce le CCIF.
MAJ. Les victimes, accompagnées du CCIF, ont déposé plainte ce matin. Elles font l’objet d’un suivi. Le CCIF se portera partie civile à leurs côtés et demandera des «sanctions exemplaires» afin de «rompre avec l’impunité des violences et discriminations islamophobes».