Ban Ki-moon a fini par sortir de son silence vis-à-vis des événements qui se déroulent actuellement au niveau de la zone tampon située au-delà du poste frontalier de Guerguerate. «Le secrétaire général appelle les deux parties à suspendre toute action qui modifie le statu quo et à retirer tous les éléments armés afin d'empêcher toute nouvelle escalade et permettre à la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) de tenir des discussions avec les deux parties sur la situation», a affirmé son porte-parole Stéphane Dujarric, dans une déclaration à la presse dimanche soir.
Ban Ki-moon a également rappelé au royaume et au Polisario l'importance de «respecter leurs obligations conformément à l'Accord militaire numéro 1, ainsi que la nécessité de respecter l'esprit et la lettre de l'accord de cessez-le-feu».
Rupture
C’est ainsi la première réaction du Sud-coréen sur ce dossier. Elle intervient quelques heures après une démonstration de forces du Front non loin de Guerguerate. Vers 6 heures du matin dimanche 28 août, dix véhicules des milices du Polisario se sont dirigés vers la localité et se sont arrêtés à 200 mètres de la route que le Maroc est en train de construire, indique un média du mouvement séparatiste. Les voitures munies d’armes légères ont ensuite quitté les lieux, y abandonnant quatre voitures non-armées. Une provocation qui s’est révélée payante : elle a contraint des éléments de la Minurso à intervenir et à mener des discussions avec les deux parties.
La nouvelle déclaration de Ban Ki-moon constitue une rupture avec les précédentes sorties de ses porte-paroles. Et pour cause, ces derniers se sont gardés de condamner l’opération menée le 14 août par les forces marocaines dans la zone ainsi que la construction du tronçon routier.
Force est de constater que les pressions du Polisario et de ses alliés au sein du Conseil de sécurité ont porté leurs fruits. La balle est désormais dans le camp marocain, appelé à fournir des explications à l’ONU et aux Quinze sur les raisons de son opération dans la zone tampon de Guerguerate et sur la construction d’une route. Il est prévu que le Conseil de sécurité se réunisse dans les prochains jours pour examiner une deuxième fois ce dossier.