Plusieurs maires français, dont ceux de Nice (Alpes-Maritimes), Fréjus (Var) et Sisco (Haute Corse), ont annoncé vendredi maintenir leurs arrêtés «anti-burkini», malgré la décision du Conseil d’Etat de suspendre l’arrêté similaire de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), à en croire le journal français Le Monde.
Selon cette source, Lionnel Luca, le député et maire Les Républicains de cette commune, a pour sa part prévenu qu’il se plierait à la décision mais qu’il se battrait dès la rentrée parlementaire en faveur d’une loi pour interdire le burkini. «Je ne conteste pas la décision du Conseil d’Etat qui a dit le droit sur la base du droit actuel», a-t-il expliqué, en indiquant que «cela revient à dire qu’il nous faut maintenant légiférer ». Sur son compte Twitter, le maire de Villeneuve-Loubet défend bec et ongles son arrêté, même en avançant de fausses informations.
Le Maroc pays musulman interdit le "burkini" et la France laïque d'origine chrétienne l'autorise! Cherchez l'erreur!
— Lionnel Luca (@lionnelluca06) 26 août 2016
«Le Maroc, pays musulman interdit le "burkini" et la France laïque d'origine chrétienne l'autorise! Cherchez l'erreur! », a-t-il écrit, alors qu'aucune loi marocaine n'a été votée en ce domaine.
Braver la décision du Conseil d'Etat
A Nice, la mairie a déclaré qu’elle allait «continuer à verbaliser » les femmes portant un burkini, tant que son arrêté n’est pas invalidé, poursuit Le Monde, en citant l’exemple du maire FN de Fréjus (Var), David Rachline, qui a estimé, lui aussi, dans une déclaration à la presse que «l’arrêté de Fréjus est toujours valable».
Le maire de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), première commune à avoir adopté un tel arrêté en 2013, maintiendra lui aussi l’application de la mesure, selon le média français.
De son côté, le maire socialiste de Sisco (Haute-Corse), Ange-Pierre Vivoni, avait lui aussi annoncé quelques heures plus tôt vouloir maintenir son arrêté, pris au lendemain d’une violente rixe attribuée, à tort comme l’a montré l’enquête, à une dispute sur le port d’un burkini. «Je ne me sens pas concerné par la décision du Conseil d’Etat», a déclaré le maire à l’AFP, en avançant comme argument le fait qu’il risquait «d’avoir des morts ! ».