Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Anouar Kbibech a appelé à la tolérance et à l'apaisement face à la polémique liée aux arrêtés pris par une vingtaine de maires français interdisant la baignade en burkini sur les plages de leurs communes.
Reçu mercredi après-midi par le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, le président du CFCM a exprimé sa profonde émotion et inquiétude, soulignant que dans un contexte post-attentats, «aujourd'hui plus que jamais nous avons besoin de tolérance et d'apaisement, loin de toute stigmatisation».
Pour sa part, Bernard Cazeneuve a indiqué que «les arrêtés pris ne doivent pas conduire à la stigmatisation ou à la division», relevant que la laïcité n'est pas un principe d'hostilité aux religions, mais un principe qui conduit l'Etat «à se tenir à distance, dans la plus grande neutralité, des questions religieuses, pour permettre à chacun de faire le choix de son culte et de le vivre librement».
Dans un communiqué publié mercredi en début d'après-midi, le CFCM a fait part de son inquiétude de la tournure prise par le débat public autour du burkini et a demandé une audience d'urgence avec le ministre de l'Intérieur, après la peur grandissante de la stigmatisation des musulmans de France.
«Il y a quelques jours, une femme a été verbalisée sur une plage de Cannes alors qu'elle portait un simple foulard en accompagnant ses enfants », a fait savoir le président du CFCM dans ce communiqué, précisant que cette mère de famille a par ailleurs été invectivée par des passants au moment de son contrôle.
Et d'ajouter qu'«aujourd'hui même, nous découvrons des images de policiers obligeant une femme sur la plage de Nice à ôter une tunique alors qu'elle ne porte même pas un burkini, provoquant ainsi l'émoi de toutes les composantes de la communauté nationale».