Mais alors que le Code de la route interdit aux membres de la gendarmerie royale de mettre en place des barrages de contrôle au milieu des autoroutes, dans la mesure où cet acte pourrait mettre en danger leurs vies mais aussi celles des automobilistes, certains agents continuent d’enfreindre la loi.
La preuve n’est autre que la vidéo qui a fait le tour de la toile et que nous avions publiée jeudi dernier, montrant un conducteur marocain qui a fait valoir ses droits en refusant de s’arrêter aux bords de l’autoroute A7, reliant Marrakech à Agadir.
Hassan Ouarga, un commerçant originaire d’Agadir et âgé de 47 ans, a en effet repris sa route vers Agadir après avoir informé le gendarme l'ayant arrêté de l'illégalité d'un contrôle au milieu de l’axe autoroutier.
Contacté par notre rédaction, Hassan Ouarga a confirmé les faits, tout en précisant qu’il ignorait l’existence du barrage de contrôle au niveau de l’autoroute A7. «Plusieurs sites d’informations ont indiqué que je savais préalablement que les gendarmes avaient mis en place un barrage de contrôle au milieu de l’autoroute ce qui n’est pas vrai. Je prends souvent des vidéos de mes voyages en guise de souvenirs et la vidéo de l’incident a donc été filmée par hasard », nous a-t-il confié.
Deux autres incidents du même genre au niveau de la A7
Revenant sur les faits qui se seraient déroulés au mois d’août, Hassan Ouarga raconte avoir refusé de s’arrêter au milieu de l’autoroute et montrer ses papiers aux gendarmes, qui l’auraient laissé partir, «parce qu’ils savaient que leur barrage est illégal ». «Ils auraient pu m’arrêter par la suite au niveau de la station de péage, de façon légale, et je me serais arrêté», poursuit-il. Selon ce citoyen, deux autres incidents du même genre se seraient déroulés à niveau de la même autoroute, durant lesquels il aurait également refusé de se garer au bord de l’autoroute, sans être arrêté par d’autres gendarmes au niveau de la station de péage.
Hassan Ouarga fait-il l’objet d’un avis de recherche au niveau national comme annoncé par plusieurs sources médiatiques ? «Les gendarmes m’ont contacté vendredi après-midi, pour m’informer que je suis prié de me présenter au poste de la gendarmerie royale à Chichaoua pour une enquête, mais j’ai refusé», nous indique-t-il. Il aurait proposé de se rendre au poste situé à Agadir, sa ville de résidence, et pense qu’il ne s’agit pas d’un avis de recherche contrairement aux informations relayées par les médias.
Des soutiens même de l'étranger
Mais celui qui a tenu tête aux gendarmes est soutenu par plusieurs autres citoyens et notamment des Marocains résidant en France. «Des Marocains résidant à Paris m’ont contacté sur Facebook pour m’annoncer qu’ils me soutiennent et qu’ils comptent organiser un sit-in devant l’Ambassade du Maroc à Paris dans ce sens», nous annonce-t-il.
Le bureau local de l’Association marocaine des droits de l’homme ainsi que trois avocats l’ont également contacté pour lui proposer leurs services à en croire ses propos. Le mouvement de soutien prend de plus en plus d'ampleur.