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Grand Angle

JO Rio 2016 : Ifrane, « plaque tournante du dopage », selon l’athlète français Yoann Kowal

Après la finale du 3 000 m steeple mercredi 17 août lors de laquelle il a terminé sixième derrière le Marocain Soufiane Elbakkali, l’athlète français Yoann Kowal a dénoncé le dopage qui gangrène l’athlétisme, évoquant le cas du centre de concentration d’Ifrane qu’il qualifie de «plaque tournante du dopage». Une déclaration qui remet à l’ordre du jour un vieux dossier.

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L’athlète français Yoann Kowal estime qu'Ifrane est la « plaque tournante du dopage ». / DR
Temps de lecture: 3'

«Aux Etats-Unis, il n’y avait pas de demi-fond il y a dix ans, là ils arrivent à avoir les meilleurs du monde. La Russie aussi, la France aussi a connu ça, il y a du dopage partout (…) A un moment je ne voulais pas travailler à Ifrane parce que c’était la plaque tournante du dopage en stage.» C’est ce qu’a déclaré à L'Equipe l’athlète français Yoann Kowal qui a terminé sixième de la finale du 3000 m steeple mercredi 17 août, derrière le Marocain Soufiane El Bakkali.

Une manière de réagir à la performance de certains athlètes. Sans toutefois évoquer un cas d’athlète marocain, il a nommément cité le Kenyan Ezekiel Kemboi, qui a raté de justesse la médaille de bronze, révoquant en doute l’origine de sa performance en finale. Sa sortie médiatique est relayée depuis hier sur Twitter.

«Intolérable et ridicule»

L'enquête du comité olympique, nécessaire

Pour Moncef El Yazghi, analyste sportif et chercheur universitaire en politique sportive, de telles déclarations devraient faire réagir les autorités olympiques. «Yoann Kowal évoque un sujet qui fait le buzz dernièrement. Je crois que le rôle du comité olympique est d’ouvrir une enquête pour dévoiler ce qui se passe en réalité», explique-t-il dans un entretien à Yabiladi.

En réalité, Yoann Kowal n’est pas vraiment à l’origine du «scoop» puisque la réputation d’Ifrane en tant que «plaque tournante du dopage» remonte à plusieurs années. Selon l’Economiste, des enquêtes auraient révélé l’existence de réseaux organisés dans le trafic de substances prohibées impliquant des Français, Espagnols, Koweitiens, Bahreïnis, Saoudiens, Qataris et Suédois, entre autres.

Pour une «enquête approfondie» par le Maroc, avec publication des résultats

Plusieurs témoignages corroborent également ces rapports. En 2007, après avoir été lui-même sanctionné pour dopage, l’athlète marocain Aïssa Dghoughi avait révélé le recours aux substances illicites de plusieurs athlètes français lors de leurs stages à Ifrane.

Quelques années plus tard, Fouad Chouki, athlète franco-marocain, lui aussi tombé pour dopage, se confiait à Libération : «Je me rappelle avoir assisté là-bas à une séance d’un athlète marocain champion du monde. Dix fois 1 000 mètres en 2’38’’, avec 1’30’’ de récupération entre les séances. Sans aucune goutte de sueur (ce qui laisse augurer le dopage, ndlr). C’est pour cela que beaucoup se cachent pour s’entraîner».

Ces dernières années, la réputation de l’athlétisme marocain a été ternie suite à différents scandales de dopage. Dans la foulée des témoignages autour du centre de concentration d’Ifrane, la FRMA a ouvert une enquête en 2007 qui a abouti en mai dernier à l’identification de six athlètes du royaume suspectés de dopage.

Une démarche appréciée dans le milieu sportif, mais jugée encore insuffisante face à la «gravité apparente» de la situation, juge Moncef El Yazghi. «Le Maroc devrait ouvrir une enquête approfondie, en publier les résultats et définir une stratégie de lutte afin que lumière soit faite une bonne fois pour toutes et de manière officielle sur la mauvaise réputation d’Ifrane.»

Article modifié le 2016/08/18 à 18h46

le dopage ? hypocrisie totale.
Auteur : bedji
Date : le 19 août 2016 à 18h02
Aucun pays ne veut s'attaquer réellement au dopage.
Le dopage c'est les autres !

ce truc c'est une mascarade , c'est le silence de la honte quand un scandale de dopage nous arrive dessus mais on se lâche quand ça arrive chez les adversaires surtout s'ils sont chinois ou russes.

Aujourd'hui être champion olympique c'est être le meilleur athlète dopé et qui ne s'est pas fait prendre. Bizarrement les USA, l'Angleterre, la France déchirent tout mais on pointe le dopage uniquement sur la Russie, la Chine ... et le Maroc.

Les athlètes marocains dopés arrivent tout juste à faire une pauvre médaille de bronze. Je pense que les athlètes marocains devraient arrêter le dopage et le sport au vu des résultats.
Il faut savoir perdre
Auteur : FATEM95
Date : le 18 août 2016 à 17h01
Ce vrai que ces déclarations d'athlètes français peuvent faire avancer la lutte anti-dopage.
Mais remises sans un contexte plus général, ces déclarations me renvoient vers la remarque récente d'un journaliste français à propos de la première semaine des JO et ses polémiques. Il faut apprendre aux athlètes français à mieux gérer leurs déceptions et à ne pas dénigrer ou balancer sur les autres. ça devient systématique. En les reprenant et en les soutenant d'une certaine façon, les journalistes français "positivent" cette attitude anti-sportive.
Quant à la lutte anti-dopage, il faut attendre la fin des jeux pour lancer le débat.
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