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Interview

Sisco : « Plusieurs membres de ma famille ne veulent plus rester ici », Adil Benhaddou, frère d'un Marocain impliqué

Samedi dernier, une rixe entre des Corses résidant dans la commune de Sisco et des Marocains avait éclaté aux alentours de 17h30 sur une plage au niveau de la sortie Nord de Sisco en Haute-Corse. Des habitants de ce village et des Marocains dont une femme enceinte ont été blessés. Le récit d’une journée traumatisante nous a été rapporté ce mercredi par Adil Benhaddou, l'un des frères des Marocains présents.

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Une photo de la rixe qui a éclaté samedi dernier à Sisco. /Corse-Matin (Maxppp)
Temps de lecture: 3'

Quels sont les membres de votre famille qui étaient présents samedi lors de la rixe ?

Des membres de ma famille sont partis samedi faire un pique-nique sur une plage à Sisco. En tout, il y avait 10 personnes : trois femmes dont deux sont enceintes, un bébé de 1 an et demie, deux petites filles de 4 et 7 en plus de ma petite sœur qui a 16 ans, qui a juste un visa et qui est venue passer ses vacances. Mon grand frère qui est résidant en Espagne et qui est lui aussi en vacances ici avec sa femme et ses filles de nationalité espagnole. Mes deux frères avec leurs femmes habitent en Corse depuis plus de 20 ans. Sur l’ensemble, la moitié sont juste en vacances en Corse.

Quel est l'élément qui a déclenché l’altercation ?

Parmi les trois femmes présentes samedi, seule une porte le voile. Il y avait des jeunes qui sont venus pour filmer et prendre des photos, en criant ‘Allah o Akbar’, pour provoquer ma famille. Mon frère est alors intervenu pour leur dire d’arrêter ce qu’ils faisaient parce ce que ce n’était pas bien et que ça créerait des problèmes. Il est retourné ensuite vers ma famille pour leur dire qu’il faut partir, histoire d’éviter les problèmes. La plage est en fait accessible depuis un ravin qu’il faut descendre. En haut, quand les membres de ma famille sont montés pour prendre leurs voitures, une vingtaine de personnes étaient déjà en train de les attendre.

Et donc la rixe a eu lieu…

C’était chaud et violent, et il y avait des enfants, un bébé et des femmes enceintes. D’abord, c’était un jeune qui a commencé la bagarre, en adressant un coup à mon frère. Les gendarmes étaient ensuite arrivés mais l’affrontement continuait encore. Les habitants du village ont commencé à venir en renfort. Ma famille et les gendarmes se sont retrouvés entourés par près de 150 personnes après. Ils avaient incendié, retourné et brûlé trois voitures, sans aucune intervention. D’autres membres des forces de l'ordre et des pompiers sont venus, à leur tour, en renfort. Mais ils n’arrivaient pas à maîtriser la situation et tout le monde a pris des coups. Ça a continué, et y a eu des blessés.

Certains membres de votre famille ont été hospitalisés par la suite...

Oui. Mon frère était inconscient, sur le brancard de l’ambulance et les villageois continuaient à lui adresser des coups, avec les gendarmes et les pompiers, juste à côté. En même temps, lui et ma belle-sœur qui est enceinte ont été évacués par hélicoptère vers l’hôpital, où ils avaient passé environ une demi-heure. Pas de radiologies ni d’examens. Ils ont été mis dehors par la suite, sans policiers ou gendarmes pour les accompagner ou les protéger contre la foule qui était encore devant l’hôpital. Heureusement qu’ils se sont cachés chez un ami qui habite à côté. Ce n’était vraiment pas humain de les chasser de l’hôpital.

Et quelle est la situation aujourd’hui ?

Ma famille est menacée aujourd’hui. Les villageois se sont déplacés dimanche dans le quartier Lupino. Ils ont commencé à crier ‘les arabes, dégagez !’ ‘Sortez de chez nous, ce n’est pas chez vous’. Nous avons alors contacté le Consulat général du Maroc, et des gendarmes et des éléments des CRS (Compagnies républicaines de sécurité, ndlr) sont venus en renfort. Le jour même de l’affrontement, j’avais contacté le consul du Maroc qui m’a donné son numéro personnel et m’a demandé de le contacter quand j’aurai besoin. Aujourd’hui, à 6 heures du matin, les gendarmes sont venus chez moi. Ils ont interpelé les membres de ma famille qui étaient présents lors des affrontements. On a fait des plaintes et on a fait le nécessaire en contactant nos avocats. Mais ma famille est traumatisée et tellement choquée que plusieurs de ses membres ne veulent plus rester ici.

Le consul nous a confié hier que les médias locaux ne sont pas restés neutres dans cette affaire…

Cela est vrai. Ce n’est qu’hier que nous nous sommes exprimé, sur deux chaînes françaises mais il y a toujours des versions contradictoires qui sont médiatisées. Des versions partielles à partir des déclarations des habitants du village seulement. On parlait de burkini alors que ma belle-sœur ne porte que le voile. Nous avons raconté ce qui s’est réellement passé samedi. Ce n’est pas la peine de raconter des faits qui ne se sont pas réellement déroulés.

Est-ce que les autres Marocains résidant en Corse vous ont contacté ou ont affiché leur solidarité avec votre famille ?

Non, personne. J’ai posé justement au consul général du Maroc une question dans ce sens hier. Je lui ai dit qu’il faut qu’on fasse une marche où des personnes de notre pays et de notre communauté viendront nous soutenir. Il m’a dit qu’il faut garder le calme pour l’instant, de suivre les procédures avant de penser à cette marche. Cette hogra (mépris ou humiliation) nous donne envie de quitter ce pays, c’est tout ce que je peux ajouter.

BLANC SEING ?
Auteur : JACKBRUX
Date : le 22 août 2016 à 01h34
vous confondez un vrai marocain, avec un délinquant au casier judiciaire long comme le bras comme malheureusement beaucoup d'autres depuis 2 ou 3 ans. Heureusement la sûreté du Maroc est la plus effciente au monde avec celle des USA. Le discours royal de ce jour a dit ce qu'il avait à dire, relisez le. La seule chose sous entendue exacte dans vos propos et que le comporteme anti social de qulques centaines ou milliers de maghrébins jette l'opproble sur une communauté entière. Pour écrire ce que vos écrivez vous n'habitez certainement ni en France ni en Europe.
SISCO
Auteur : MILANINI
Date : le 21 août 2016 à 09h31
Si les maghrébins provoquent les VRAIS Corses, qu'ils ne s'étonnent pas des représailles, ils ne sont pas chez eux, pour plus de sécurité, qu'ils y retournent
Avec tant de haine...
Auteur : alphavirginis
Date : le 21 août 2016 à 00h03
...on ne s'étonnerait point que des ressortissants français en fassent les frais au Maroc. Le Marocain est par nature très hospitalier dans son pays. Mais la haine conduit à la haine, et si cela continue, le Marocain saura s'en souvenir.

société
Auteur : diosalveregina
Date : le 20 août 2016 à 09h51
c' est sur que sur le brancard il était moins vaillant que quelques instants plus tôt avec un bâton dans les mains et un sourire narquois !!!! mais partez on ne vous retient pas !! croyez vous que si vous étiez tant persécuté en CORSE , vous seriez aussi nombreux a y vivre !!! c' est sure que de la racaille on en veut pas !! il oublie de dire que son frère a un casier long de trois kilomètres ; qu'un est en fuite car sans papier , que ces gentilles parentes on crevés les pneus des voitures , etc ...et vue le témoignage: il est menteur, manipulateur et PLEURNICHEUR… basta! basta!
Propos....
Auteur : JACKBRUX
Date : le 19 août 2016 à 21h49
recueillis par Yabiladi et son journaliste, lesquels propos totalement opposés et contradictoires aux premières conclusions du Juge d'instruction. Peut être que cette personne contestera t elle les qualités professionnelles dudit juge, ou confirmera t elle son retour au pays natal ? sur ce dernier point il y a lieu pour le moment d'en douter. RDV à Bastia le 15.09.2016
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