Le voile se lève peu à peu autour de la rixe survenue à Sisco (Haute-Corse) samedi 13 août, qui a violemment opposé des villageois à des membres de la communauté musulmane sur la plage. Initialement présenté comme étant à l’origine de l’affrontement, le port du burkini, récemment interdit par un arrêté municipal, n’en serait toutefois pas la cause, fait savoir Europe 1.
Au fil des auditions, c’est une autre version qui se profile. Celles-ci semblent en effet confirmer qu’il s’agit plutôt d’un problème de place. Installée sur la petite plage du village balnéaire, la famille marocaine occupait la majeure partie de l’espace et un conflit de partage de la crique avec d’autres baigneurs aurait donc ouvert la brèche.
Les hommes de la famille auraient ensuite reproché à un vacancier d’avoir pris en photo leurs femmes en train de se baigner. Il n’en faudra pas plus pour que fusent les insultes, suivies de jets de pierres et de bouteilles entre la famille et des habitants du village venus en renfort - une quarantaine, au total. Une bagarre générale finit par éclater. Bilan : cinq blessés de part et d’autre, dont un habitant de Sisco touché par une flèche de harpon de pêche.
Des premières auditions menées par les gendarmes, il ressort que la polémique du burkini aurait largement enflé, se substituant au déroulé réel des faits. Si les femmes se baignaient certes voilées et habillées, elles ne portaient pas de burkini, cette tenue de bain qui couvre le corps, mais pas le visage et fait l’objet de trois autres arrêtés : Cannes et Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) et Le Touquet (Pas-de-Calais). Dans le même département, les villes de Calais et Oye-Plage devraient être bientôt concernées, rapporte le quotidien régional La Voix du Nord.