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Grand Angle

Marouane Rouicheq, « ambassadeur du made in Morocco » en Australie

Les MRE d’Australie, on n’en entend pas beaucoup parler. Pourtant ils sont bel et bien là. Marouane Rouicheq en est un. Ingénieur télécom ayant une fibre entrepreneuriale, il a investi dans la fabrication de l’huile d’argan qu’il fait venir du Maroc et distribue dans son pays d’accueil sous sa propre marque : «Arganeco». Retour sur le parcours d’un natif de Youssoufia qui se veut «ambassadeur du made in Morocco».

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Temps de lecture: 3'

De Marrakech à Sydney, il n'y a qu'un pas ; Marouane Rouicheq l'a franchi. L'histoire commence à Youssoufia, à 100 km au nord-ouest de Marrakech. L'entrepreneur en devenir naît dans une famille de huit enfants de classe moyenne, mais riche en valeurs. «Chez nous, on pense que rien n’est impossible lorsqu'on est déterminé à réussir. C'est ce qui fait notre particularité», confie-t-il dans un entretien à Yabiladi. Briser les barrières de l'impossible ; son leitmotiv dans la vie.

Entrepreneur né

Après avoir étudié les sciences et l’économie au lycée, Marouane embarque à 19 ans dans l'aventure de l’enseignement dans une école primaire à Ouarzazate, au sud du Maroc. Là-bas, le jeune homme démarre également sa première expérience entrepreneuriale en commercialisant des œuvres d’art pendant son temps libre.

C’est seulement plus tard qu’il retournera sur les bancs de l’école pour devenir ingénieur. Mais entre-temps, le jeune n’abandonne pas l’art, notamment la peinture qui est pour lui une véritable passion. Quoi qu’il fasse, il développe toujours un business de tableaux à côté.

La transition de Kuala Lumpur

C'est en 2007 que Marouane décide de tenter l’étranger - ne dit-on pas que nul n'est prophète en son pays ? C'est à Kuala Lumpur, en Malaisie, qu’il pose ses valises. Ce qui devait initialement être un voyage touristique s'annonce finalement comme une opportunité professionnelle à ne pas rater : il y reste trois ans et investit dans une galerie d’art et dans la restauration. Il ouvre «La Medina», un restaurant spécialisé dans les saveurs marocaines, médiatisé à l'époque jusque dans certains titres de la presse internationale.

Entre temps, le jeune entrepreneur multiplie les connexions, grâce auxquelles il effectue régulièrement des voyages d’affaires à Sydney et à Melbourne, jusqu’à fin 2009 où il décide de s’installer dans la capitale australienne.

Homme «tout terrain», il s’adapte très vite au style de vie de son nouveau pays d’accueil. «Je crois que vivre en Malaisie a été une bonne transition vers un mode de vie totalement occidentalisé et ce, dans tous les aspects», estime l’entrepreneur pour qui l’Australie n’a aujourd'hui presque plus de secrets.

«Connecter le Maroc à l'Asie-Pacifique»

Ici, pas de temps à perdre. Marouane monte rapidement une galerie d’art où il vend ses propres tableaux.

En 2012, il a une idée : pourquoi ne pas importer de l’huile d’argan du Maroc ? D’autant que le produit est de plus en plus prisé, ses vertus prouvées et, de surcroît, provient essentiellement de son pays natal.

La même année, Marouane monte alors «Arganeco Skincare». Pour lui, c’est plus qu’une affaire. « Je considère cela comme une mission à connecter le Maroc à l’Asie-Pacifique, faire découvrir et permettre aux gens ici d’apprécier ce que mon pays a à offrir», argue Marouane, qui se considère comme «un ambassadeur du made in Morocco».

Prochaine étape : l'exportation

En quatre ans, son business a bien évolué. En dehors de la vente en ligne, il distribue directement dans trois villes, à savoir Sydney, Melbourne et Brisbane. Si son chiffre d'affaires est encore relativement modeste (150 000 dollars australiens), son entreprise présente des perspectives d’évolution «intéressantes». L’homme d’affaires compte distribuer ses produits dans le reste de l’Australie et ambitionne même l'export vers d'autres pays. «Nous avons de bonnes relations avec quelques détaillants en Malaisie, au Danemark et en République tchèque. Nous sommes d’ailleurs en train de mettre en place des opérations dans ces pays respectifs pour 2017», fait-il savoir.

Malgré un agenda de ministre, Marouane Rouicheq n’oublie pas de revenir au Maroc de temps en temps, pour d’autres raisons que les rencontres avec ses partenaires locaux. «Toute ma famille et la majorité de mes amis vivent au Maroc. Rien n’est comparable au temps passé avec eux, à contempler le beau paysage ou à déguster la cuisine authentique de mon pays qu’on ne trouve nulle part ailleurs.»

Article modifié le 2016/08/13 à 20h32

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