La 7e édition de l'université d'été des cadres du Polisario à Boumerdès, en Algérie, s’est ouverte mardi 9 août avec la présence de 36 sahraouis en provenance du Maroc, nous confie une source proche du dossier. «Aucune figure connue de l’activisme pro-Polisario au Sahara n’a fait le déplacement en Algérie pour prendre part à l’événement. Dans l’ensemble, ce sont des jeunes attirés par les 1 000 dollars de récompense qui se sont rendus cette année à l’université», précise-t-elle.
Cette version a été corroborée, sans réellement le vouloir, par la couverture des médias du Front : les articles qu’ils ont consacrés à l’événement évitent savamment de mentionner les noms des participants sahraouis. Cette faible mobilisation traduit-elle une certaine opposition, encore silencieuse, à la décision prise par Brahim Ghali de se débarrasser d'un responsable du Front aux Iles Canaries ?
Ghali évince le principal coordinateur des actions des Polisariens de l’intérieur
Hier, le nouveau chef du mouvement séparatiste a reçu à Boumerdès la délégation des 36 membres. Lamine Bouhali, le «ministre de la construction des territoires libérés» s’est également réuni avec les Polisariens de l’intérieur. Mais ces rencontres ont été éclipsées par les nouvelles de la purge menée par Brahim Ghali contre les fidèles de son prédécesseur, visant essentiellement ceux chargés de la mobilisation des sympathisants du Front au Maroc.
«Pour le moment, le premier à en avoir payé le prix est Boulsane, un cadre du Polisario opérant depuis Las Palmas aux Iles Canaries. C’est lui qui était mandaté par l'ancienne direction pour acheminer les subventions mensuelles aux partisans du Front dans les grandes villes du Sahara. Mais depuis la nomination de Ghali, il a été démis de ses fonctions et sommer de quitter la résidence qu’il occupe à Las Palmas», indique notre interlocuteur.
Il est accusé de «fraude», d’«irrégularités» et de «favoriser les membres de sa tribu (Oulad Tidrarine, ndlr) » dans la distribution des chèques. Son successeur, un proche du «ministre des territoires occupées et de la diaspora sahraouie», Mohamed El Ouali Laâkik, n’a pas encore pris officiellement ses fonctions.
Depuis que le Maroc a décidé de ne plus incarcérer les Sahraouis ayant pris part aux manifestations du Polisario, l’université d’été de Boumerdès a perdu de son influence. Les dernières arrestations opérées dans les rangs de Polisariens de l’intérieur de retour d’Algérie remontent à septembre 2009.