Espagne : Démantèlement d'un réseau pédopornographique exploitant des mineurs marocains

La garde civile espagnole a annoncé ce mardi le démantèlement d'un réseau pédopornographique exploitant des mineurs en Espagne et au Maroc depuis les années 2000. Une enquête avait été ouverte au lendemain de l’alerte donnée par la Direction générale de l'attention à l'enfance et à l'adolescence (DGAIA). Jusqu’à présent, sept personnes ont été arrêtées, selon l’agence espagnole EFE.

Un premier groupe composé de deux Français et d’un Marocain a été interpellé le 29 mai dernier après une première intervention à Tortosa (nord-est de l'Espagne). Les autorités policières ont poursuivi leurs investigations qui les ont menées à Valence. Un deuxième groupe y a été arrêté entre le 7 et 25 juillet derniers. Composé de quatre membres arrêtés à Cubelles (Barcelone), Valence, Xàbia (Alicante) et Barakaldo (Bilbao), le groupe aurait utilisé la maison de l’un de ses membres pour séquestrer les victimes, les filmer et les exploiter.

«Des enfants marocains issus de milieux défavorisés»

Les pédophiles présumés se déplaçaient également en Espagne ou à l’étranger en quête de nouvelles proies. Du matériel informatique avec des fichiers de pornographie juvénile a été saisi, selon EFE, qui ajoute que les membres du groupe avaient maintenu une relation étroite entre eux et voyageaient régulièrement ensemble en Espagne et au Maroc.

Au total, la police a recensé pas moins de 80 victimes. Les autorités ont réussi à identifier pour l’instant 29 enfants et adolescents. Après avoir saisi la maison du premier suspect à Tortosa, les agents avaient découvert plus d'un million de photographies et près de 1 000 DVD pornographiques, en plus de 28 domaines Internet pour distribuer les vidéos.

Le groupe aurait aussi été sur le point de finaliser son projet de création d'un réseau de tourisme sexuel au Maroc et cherchait à offrir ses services à d'autres pédophiles. Il avait détenu et filmé des victimes étrangères. «Beaucoup (de victimes, ndlr) étaient des enfants marocains issus de milieux défavorisés», indique El Pais. Les membres du groupe «avaient également voyagé dans des pays comme le Sri Lanka, la Tunisie, le Cambodge, le Laos, la Thaïlande, la République tchèque, le Kenya, et la France».