La paralysie frappe-t-elle l’ambassade mauritanienne à Rabat ? C’est par l’affirmative que tranche un média local, s’appuyant sur les témoignages et les photos à l’appui de son journaliste au Maroc. Les fonctionnaires auraient déserté la chancellerie, avance le site d’information. «Il ne reste que les gardiens et quelques conseillers» tandis que «des dizaines de Mauritaniens (des étudiants et des malades) sont dans l’attente d’une solution à leurs problèmes», peut-on lire encore.
L’attaché culturel qui se trouvait sur place n’a pas souhaité répondre aux questions du journaliste mauritanien, préférant déserter les lieux. La nouvelle rapportée par le portail vient conforter la détérioration des relations entre Rabat et Nouakchott ; ce n’est une surprise pour personne.
Des relations au plus bas niveau
En février 2016, l’ambassade mauritanienne a acté le départ de son ancien premier conseiller, nommé consul en Guinée-Bissau. Deux années auparavant, c’est de son chargé d’affaire dont la chancellerie s’était séparée, Mohamed Ould Lakhel, promu ambassadeur au Mali. L’ambassadeur Mohamed Ould Mouaouia, en place à Rabat, avait quitté le Maroc en 2012 sans la moindre annonce. Depuis, le poste d’ambassadeur de Mauritanie attend toujours un successeur.
Or, ces départs ne semblent pas inquiéter le gouvernement mauritanien. Son ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh avait déclaré à la presse de son pays que «ce n’est pas la présence d’un ambassadeur qui détermine le niveau des relations entre les pays», soulignant qu'il s'agit d’«une vieille tradition qui n’est plus actuellement une nécessité».
Certes, la rupture entre les deux voisins n’est pour l’heure pas officielle mais leurs relations n’ont jamais atteint un aussi bas niveau. Cette tension n’est pas sans rappeler le passage du président-colonel Mohamed Khouna Ould Haidallah, également arrivé au pouvoir par un putsch le 4 janvier 1980 et contraint de le quitter par un coup d’Etat le 12 décembre 1984. Une époque marquée par la reconnaissance par Nouakchott de la «RASD», toujours en vigueur, et du renvoi de milliers de militaires marocains stationnés dans ce pays. Mieux encore, le nom du royaume figurait sur les passeports, aux côtés de l’Afrique du Sud et d’Israël, dans la case des pays interdits aux Mauritaniens.
En Mauritanie, le royaume a une ambassade dans la capitale et un consulat général à Nouadhibou, la deuxième ville du pays. Les deux sont ouverts et travaillent normalement.