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Grand Angle

Maroc : L’orientation économique prônée par Jouahri s’attire les critiques d’économistes

En présentant son rapport annuel devant le roi Mohammed VI vendredi dernier, le gouverneur de Bank Al Maghrib Abdelatif Jouahri tirait la sonnette d’alarme, appelant à une refonte du modèle économique marocain, ultime moyen pour renouer avec la croissance d'après lui. Or, l’orientation du patron des banquiers du royaume ne passe pas chez certains économistes. Explications.

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Alerte rouge, le pays se dirige droit dans le mur. C’est ainsi qu’on pourrait résumer le rapport annuel présenté devant le roi Mohammed VI par le gouverneur de Bank Al Maghrib (BAM), Abdelatif Jouahri. «Aujourd’hui, notre pays a besoin d’initier une véritable refonte de son modèle économique et une série de ruptures au niveau de la conception et de la mise en œuvre des politiques publiques», a-t-il déclaré, estimant que «le modèle basé sur la demande intérieure comme moteur de la croissance qui a prévalu jusqu’à présent a montré ses limites».

Le gouverneur fait notamment allusion à la faiblesse de la croissance et de la création d’emplois, la sensible détérioration ces dernières années des déficits jumeaux, l’aggravation du niveau d’endettement et la persistance d’un faible niveau de compétitivité du tissu productif marocain, entre autres.

En somme, Abdelatif Jouahri appelle à une accélération des réformes, notamment celle des retraites dont la lenteur génère, selon lui, un coût qui pourrait peser lourd sur les finances publiques à moyen terme. Le gouverneur de la BAM propose également de tout mettre en œuvre pour rehausser la confiance du citoyen marocain et de l’opérateur économique, tout en plaçant l’industrialisation au cœur de la transition économique.

Le modèle économique marocain, vraiment basé sur la demande intérieure ?

Mais alors que la plupart de ces points ont souvent été relevés par les économistes, ces derniers jugent «pas assez pertinentes» les critiques et recommandations du patron de la Banque centrale. «Il dit qu’il faut reformer le modèle économique, mais il ne dit pas dans quel sens. Il y a une différence à faire entre le modèle économique en lui-même et son mode de gestion», explique à Yabiladi Aziz Belal, vice-président du Centre d’études et de recherche (CERAB), enseignant à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat Agdal et ancien cadre à la BAM. Pour cet économiste, la Banque centrale ne propose «rien de nouveau». «Le Maroc développe les zones franches, il fait appel aux capitaux étrangers… Les grands groupes français et chinois et autres s’intéressent au royaume…», argue-t-il encore.

L’économiste Mohamed Chiguer va plus loin : «C’est absolument faux de dire que le modèle économique marocain est basé sur la demande intérieure», s’offusque-t-il. «Tout le monde sait que le modèle économique marocain est basé sur la demande extérieure. C’est pourquoi le Maroc se retrouve aujourd’hui avec une cinquantaine d’accords de libre-échange. Mais comme dans la pratique ce modèle n’a pas porté les fruits escomptés, on s’est rendu compte que la croissance arrivait à ne pas fléchir davantage grâce à la demande intérieure», explique l’économiste, appelant à «remettre chaque chose à sa place».

Le «piège» du Fonds monétaire international

D’après lui, si le modèle économique marocain était réellement basé sur la demande intérieure, le dialogue social serait «privilégié» et les subventions «maintenues». «Si la croissance au Maroc a tant bien que mal tenu ces dernières années, ce n’est pas grâce aux efforts de l’Etat, mais tout simplement parce que les Marocains consomment», fait-il remarquer avant de glisser : «BAM tombe dans le piège du FMI».

L’année 2016 s’annonce depuis longtemps comme une mauvaise année pour la croissance du royaume. Si le Fonds monétaire international (FMI) reste encore optimiste pour une croissance de 2,3 %, toutes les autres institutions ont revu leurs prévisions à la baisse, les plus pessimistes comme Bank Al Maghrib tournant autour de 1 %. Après deux trimestres de ralentissement, la même tendance devrait se poursuivre au troisième trimestre selon le Haut-commissariat au plan (HCP), en raison notamment d’une chute de 13,2 % de la valeur ajoutée agricole.

Article modifié le 2016/08/16 à 13h28

Jouhari, un peu de serieux SVP
Auteur : bou16
Date : le 03 août 2016 à 13h00
Monsieur Jouahari,

J'ai envie de vous poser la question suivantes :
- Etes vous sûr que l'économie marovaine est basée sur la demande intérieure ?

Je pensais que ce mec était compétent. je me suis grave planté, malheureusement.

Monsieur Jouahari, il faut juste regarder les grands secteurs de léconomie marôcaines et où écoulent leurs production .

- Le secteur minier, le phosphates en tête, exporte l'essentielle de saproduction à l'étranger.
- Le secteur de la pêche, idem
- Le secteur agricole, idem. Il faut jsute suivre l'actu et vous allez voir que les tomates marocaines se vendent même en Russie maintenant.
- Le secteur industriel ( Textile, automobile,...) est entierement ou presque destiné aux exportations,
- etc....

Je suis vriament navré de voir le gouverneur de la BAM sortir ce discours. La preuve qu 'il a rien compris à l'économie nationale.

Vrai
Auteur : almutawakkil
Date : le 03 août 2016 à 11h18
Quand je vois le FMI dans mon pays je peux pas m’empêcher de penser qu'on est dans la merde !!

Adifoukou Rabbi l'ahwal !!
Univers charlatans
Auteur : UnChamali
Date : le 03 août 2016 à 10h06
Que ce soit les prêtres ou les économistes il n y a rien a attendre de ces oracles. Ils assenent sûr d eux même des vérités indemontrables qui peuvent emmener l humanité entiere a sa perte. Comme partout sur terre la solution pour le marocain bosser pour se nourrir et ameliorer son quotidien sans écouter ces pseudos experts
banque el magreb
Auteur : SADOUNEZ
Date : le 02 août 2016 à 15h50
je rejoins mr bellal quand aux conclusions du rapport de banque el magreb
si jouhari avec tout le respect pour sa longue expérience a pris malheureusement l habit des gens de sa génération qui ont rendu des services incontestables a la croissance de notre pays mais il est temps de rendre son tablier

cette génération est obnubilé par la critique de certaines défaillance de notre économie on oubliant les apports positives et surtout de ne jamais proposer de remèdes réalistes et défendables

cette génération doit prendre une retraite bien méritée et lasser la nouvelle vague de jeunes économistes défendre leur vision et lui donner l occasion de l expérimenter avec la fouge de la jeunesse

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