La diplomatie a occupé une place nodale dans le discours du trône de Mohammed VI. Le volet économique étant en retrait, c’est sur le terrain des relations internationales que le Maroc, grâce à une dynamique royale, a pu défendre ses positions, même si l’adversaire s'est parfois avéré coriace et mieux armé.
En témoigne le clash entre les États-Unis et le royaume au Conseil de sécurité, le deuxième du genre après celui de mars 2013, au sujet de la Minurso qui a montré que Rabat a d’autres cordes à son arc. Il est ainsi parvenu à sortir indemne de la confrontation avec son «partenaire» américain : la première lors du vote, le 29 avril, de la résolution par les Quinze et la seconde à l’occasion de l’accord conclu avec les négociateurs de Ban Ki-moon sur les conditions du retour de 25 agents de la Minurso, expulsés en mars par Rabat.
Le Maroc et l'Union africaine
Fort de ces succès sur la scène internationale, le souverain a déclaré que le Maroc a réussi à faire de 2016 «l’année de la fermeté» concernant la préservation de son intégrité territoriale. «Nous avons fait face, avec la plus grande fermeté, aux déclarations fallacieuses et aux agissements irresponsables qui ont entaché la gestion du dossier du Sahara marocain. Nous avons également pris les mesures qui s’imposaient pour stopper ces dérapages périlleux», a souligné le monarque.
Le roi s’est par ailleurs engagé à ne céder «à aucune pression ou tentative d’extorsion dans une affaire qui est sacrée pour tous les Marocains». Le thème de l’extorsion était déjà présent dans le discours du roi lors du premier sommet Maroc/États du Golfe, tenu le 20 avril à Ryad.
La diplomatie royale a également brillé par la volonté du Maroc de retourner dans les rangs de l’Union africaine. Une réintégration qui «ne signifie en aucune manière le renoncement du Royaume à ses droits légitimes ou la reconnaissance d’une entité fictive dénuée des attributs les plus élémentaires de souveraineté, et qu’on a fait entrer au sein de l’Organisation de l’unité africaine, en violation flagrante de sa Charte», a précisé Mohammed VI.
Une position confortée par l’appui de la majorité des pays de l’organisation panafricaine à l’adhésion du royaume. Mieux, 28 États se sont prononcés ouvertement pour la suspension de la «RASD». Une initiative qui a semé la panique dans le camp adverse. En témoigne le nombre de réunions tenues, depuis le 17 juillet, entre des membres de la direction du Polisario et des responsables algériens de premier rang, notamment le chef du gouvernement, le président de la Chambre des représentants et le ministre des Affaires étrangères.