Terrorisme : Daesh appelle les Maghrébins à s’en prendre aux intérêts espagnols

L’Espagne est dans le collimateur de Daesh. Moins d’une semaine après l’attentat de Nice du 14 juillet dernier, une «agence de communication» de l’organisation terroriste a publié un message en arabe menaçant les autorités espagnoles.

Le texte incite les fidèles de l’autoproclamé calife Abou Bakr al-Baghdadi à «passer à l’acte» pour «faire le maximum de victimes» à Madrid en cette période estivale. L’organisation appelle à «empoisonner les barrages et les réservoirs d’eaux ainsi que les récoltes agricoles».

Un mode opératoire qu’elle avait déjà tenté d’expérimenter au Kosovo en juillet 2015, en vain. Le projet s’était soldé par l’interpellation de cinq suspects, dont deux avaient combattu dans les rangs de Daesh en Syrie.

Les Espagnols installés au Maghreb : une cible privilégiée

Le message invite les partisans de Daesh à reproduire en Espagne le même scénario des récentes attaques commises en France et en Allemagne, soit en utilisant des camions se dirigeant à vive allure en direction de la foule, soit en attaquant des citoyens à l’arme blanche.

Les membres des nombreuses cellules dormantes de l’organisation en Espagne sont aussi invités à «saboter les lignes de chemin de fer ou commettre des attentats dans les aéroports».  Ces appels au meurtre à travers de vastes opérations coup de poing sur le sol européen s’inscrivent dans le cadre de la stratégie de terreur prônée par Daesh pour pallier les pertes de plusieurs territoires en Syrie et en Irak, du pain bénit pour les partis d’extrême droite.

Le texte s’accompagne d’une vidéo d’une minute qui met en scène un Marocain proférant des menaces en castillan, destinées aux Espagnols ayant assassiné ses «ancêtres» lors de la Reconquista, période de reconquête des royaumes musulmans de la péninsule ibérique par les souverains chrétiens.

Dans son appel, Daesh enjoint également ses disciples marocains, algériens et tunisiens à enlever des ressortissants espagnols pour les échanger contre des détenus de l’organisation en Espagne ou ailleurs et de s’en prendre aux intérêts économiques, politiques et culturels du voisin du nord dans les trois Etats de la région.