Bachir Mustapha Sayed, le frère du fondateur du Polisario El-Ouali Mustapha Sayed, est porté disparu. Sa famille le recherche activement depuis mardi 19 juillet. De retour d’un voyage en Mauritanie, ses proches ont perdu toute trace de lui dans la zone tampon de Bir Lahlou. Depuis, les spéculations vont bon train sur le sort de l'une des figures emblématiques du Front, que l'Algérie empêche depuis des années de camper un des premiers rôles au sein du mouvement séparatiste.
Toutes les pistes sont possibles : assassinat et ralliement au Maroc compris. Des supputations renforcées par le mutisme du Polisario depuis la disparition de Bachir Mustapha Sayed : son agence de presse n'a pas consacré la moindre brève à la disparition de celui qui officie en tant que ministre-conseiller auprès de la «présidence» du mouvement nationaliste sahraoui. Un poste qu’il occupe depuis le 14e Congrès du Front tenu en décembre dans le «camp de Dakhla».
Le précédent de Mahfoud Ali Beiba en 2010
Hier soir, un média mauritanien réputé proche du régime de Mohamed Ould Abdel Aziz a annoncé que des unités des milices du Polisario et de l’armée mauritanienne ont pu localiser Bachir Sayed sain et sauf. Une information démentie par sa famille assurant qu’il est toujours porté disparu et que les recherches pour le retrouver sont en cours.
L’intervention de ce média en ligne ressemble à s'y méprendre à d'autres informations soufflées par des cadres du Polisario, selon lesquelles Sayed se serait perdu alors qu'il suivait ses troupeaux de chameaux dans la zone. «C’est une histoire cousue de fil blanc. Sayed n’est pas un Sahraoui lambda. S’il souhaite voir son troupeau, il le fera en compagnie de ses serviteurs», nous confie une source au Sahara.
Une disparition qui n’est pas sans rappeler les conditions obscures du décès de Mahfoud Ali Beiba. Le 2 juillet 2010, le Polisario annonçait la mort de l'ancien «président du Parlement» et négociateur en chef avec le Maroc des suites d’une «crise cardiaque». Le défunt s’apprêtait en effet à rentrer au royaume. Bachir Mustapha Sayed aurait-il pris la même décision ? D’autant que l’élection de Brahim Ghali à la tête du Polisario a sonné le glas pour celui qui ambitionnait de prendre le relais de son frère au rang de chef du Front.