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Grand Angle

L’émigration, le pari gagné de Mehdi Iraqi, entrepreneur marocain au Japon

Après des études à Marrakech puis à Londres, Mehdi Iraqui décide de s’installer à Tokyo, dans la capitale japonaise. Ici, le jeune Marocain entame une brillante carrière dans des multinationales de la place. Animé d’une fibre entrepreneuriale certaine, il crée son entreprise en 2005 tout en restant salarié, jusqu’à juillet 2012 où il décide se consacrer à son entreprise. Aujourd’hui, Mehdi ne regrette pas. Retour sur le parcours d’un MRE arrivé de manière improbable dans une capitale asiatique qui lui réussit bien.

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Contrairement à Hamza Louizi et Yassine El Badaoui, Mehdi Iraqi n’a pas étudié au Japon. Né à Fès, c’est dans la capitale spirituelle du Royaume qu’il grandit, entouré de sa famille. Lorsqu’il décroche son baccalauréat, le jeune homme met le cap sur Marrakech. Dans la ville ocre, le nouveau bachelier étudie à Sup de Co avant de s’envoler pour Londres, où il intègre la Schiller International University, une université américaine privée. Il en sort en 2001 avec un MBA en Commerce international.

L'heure du choix

A ce moment se pose la question de la suite. Rester à Londres ? Partir ? Mehdi choisit d’immigrer… au Japon. Quel rapport entre la capitale anglaise et ce pays d’Asie ? «En fait, je suis venu au Japon juste par accident», confie-t-il. «Quand j’étais à Londres, j’ai eu plusieurs amis japonais avec qui j’avais une très bonne relation. Ils m’invitaient souvent à visiter le Japon pendant les vacances d'été et c’est pendant ces séjours que je suis tombé amoureux du pays», raconte-t-il. Une fois son diplôme en poche, le jeune n’a qu’une seule envie : retourner au Japon pour y explorer des possibilités de carrière.

La même année, Mehdi dépose ses valises à Tokyo. L’adaptation se fait très rapidement et sans trop de difficultés. Et pendant dix ans, le jeune homme bâtira son expérience au sein de multinationales japonaises. D’abord chez Kyodo Corporation où il passera de nombreuses années et gravira les échelons, pour finir International Account Manager jusqu’en 2008.

De salarié à entrepreneur

Pousse entre temps par la fibre entrepreneuriale, Mehdi cofonde en août 2005 avec un ami japonais, EM6 Holdings inc., une société de solutions internet basée à Tokyo. «J’ai toujours voulu créer ma propre entreprise. Pour moi, ce n’était donc qu’une question de temps. Après avoir travaillé pour une société japonaise pendant un certain temps, il est devenu évident pour moi que, tôt ou tard, je monterai ma propre entreprise. Si ce n’était pas au Japon, ça aurait été ailleurs», explique l’entrepreneur MRE.

Après avoir tenté l’expérience du patron à plein temps pendant deux ans, ce désormais rodé du commerce international intègre, en 2010, Delta co. ltd, une entreprise d’import-export dont les activités s’étendent à l’échelle planétaire. Ici il occupe le poste de Business Manager jusqu’en juillet 2012, où il démissionne pour se consacrer à EM6 Holdings inc. «Au fil du temps, mon associé avait eu d’autres priorités et nous avions décidé de nous séparer. Il fallait que j’assure la gestion de l’entreprise», explique Mehdi.

Quand réussir n'est pas une option

Si cette orientation a été d’un grand changement, cela a toutefois poussé l’entrepreneur marocain à redoubler d’effort. Il a travaillé d’arrache-pied pour le développement de son entreprise et a pu développer des relations sur le long terme avec des entreprises réputées, des institutions gouvernementales et des entreprises en Asie-Pacifique, au Moyen-Orient, ainsi qu'en Europe. Aujourd’hui, EM6 Holdings inc. dispose également d’une équipe d’ingénieurs en Inde, où la majeure partie du développement informatique se fait.

Et quand on lui demande comment il arrive en tant que Marocain à se faire une place sur le marché asiatique dominé par de grosses firmes, Mehdi assure : «Le marché japonais est très fermé et compétitif, mais en même temps, il est vaste. Il ne manque pas d'opportunités et le fait que j’ai des visées internationales m’aide beaucoup. Du coup, je suis en mesure de voir les possibilités que les entreprises locales ne sont peut-être pas en mesure de voir».

Des projets au Maroc

A côté de son travail, Mehdi est engagé dans les  activités du Club d’affaires marocain au Japon (MBC-J), une association de professionnels MRE dont il est le directeur du Centre d’innovation.

Et quand il ne travaille pas, il passe du temps avec son épouse japonaise et leurs deux filles de 7 et 5 ans. La famille vit d’ailleurs au rythme de la culture marocaine. Tous les dimanches, leurs enfants prennent des cours de darija et d’islam à la Ashbal-Atlas, l’école dédiée au sein du MBC-J.

Au Maroc, où Mehdi retourne individuellement chaque année et tous les deux ans en famille, le MRE reste très attaché à ses origines. D’ailleurs outre le projet d’extension des activités de son entreprise au Royaume, Mehdi a un rêve pour son pays natal, celui d’y créer une école japonaise. J’ai commencé à travailler dessus. J’ai déjà fait l’étude de marché préliminaire et je suis en contact avec le ministère japonais de l’Education», explique-t-il, espérant pouvoir d’ici-là approcher les responsables marocains.

Article modifié le 2016/07/23 à 11h13

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