Les 15,4MDH devraient aider à atténuer la flambée des prix des denrées alimentaires sur le marché local. Ces subventions seront versées à la caisse de compensation qui se chargera de les distribuer aux entreprises fabriquant les produits de première nécessité.
Dans un contexte de contestation populaire dans les pays arabes, les autorités marocaines craignent de toute évidence le phénomène de contagion. La décision du Premier ministre est, en effet, intervenue suite à sa rencontre, lundi, avec les chefs des partis politiques sur «le Sahara occidental, les prochaines élections prévues dans un an, et sur les événements récents en Tunisie et en Égypte». Déjà, plusieurs groupes Facebook ont appelé à «manifester pacifiquement» le 20 février pour une «large réforme politique» dans le pays.
Le gouvernement du Royaume tente ainsi d’acheter la paix sociale. Il multiplie, dans ce but, les mesures économiques d’apaisement. La subvention de 15,4 MMDH, vient, en effet, s’ajouter aux 17 milliards de dirhams (1,5 milliard d'euros) prévus par la loi de finances 2011.
Mesures d’apaisement
Pour assurer sa sécurité alimentaires, le Maroc a augmenté ses importations de blés de plus de 900 000 tonnes au cours de la première moitié de la campagne 2010/2011. Le 12 janvier, juste avant la chute du régime Ben Ali, il a aussi lancé un appel d’offres sur l’achat de 255 000 tonnes de céréales. Le 4 janvier, l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses, a lancé un appel d'offre aux commerçants locaux de céréales pour l'achat de 175 000 tonnes de blé tendre. Il devrait servir à la fabrication de farine subventionnée.
Début janvier, après avoir rencontré les représentants des diplômés chômeurs, Abbas El Fassi a décidé de leur réserver 10% des postes au niveau des recrutements dans l’administration publique, en 2011 et 2012. Cette année, 1880 emplois leurs seront donc dévolus. Enfin, le 10 février, le gouvernement, à travers la commission tripartite, a signé un accord avec les diplômés-chômeurs. Un communiqué conjoint de 8 groupes de diplômés-chômeurs indique que le gouvernement devrait «annoncer une solution définitive» pour ce dossier d’ici le 1er Mars. L’accord a repoussé le délai initial de 10 février pour «une intégration global et directe» au sein de la fonction publique.
La succession de ces mesures très ciblées ne permettra pas de satisfaire ceux qui réclament une réforme politique profonde. Elle pourrait, toutefois, répondre à certains problèmes isolément, évitant ainsi que leur réunion ne fasse boule de neige.