La plainte pour tortures de Zakaria Moumni contre Abdelatif Hammouchi classée sans suite

Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte pour torture déposée par Zakaria Moumni contre le chef de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) Abdelatif Hammouchi, selon l’agence Reuters.

«Nous nous réjouissons de cette décision de justice. Elle constitue une victoire face à la diffamation, à l'injure, aux affirmations sans fondements et à une médiatisation de l'affaire indûment exploitée par M. Moumni», écrivent dans un communiqué commun Ralph Boussier et Yves Repiquet, avocats du Maroc dans l’affaire qui oppose depuis 2014 le boxeur franco-marocain à Abdelatif Hammouchi.

Clémence Bectarte, l’avocate de Zakaria Moumni déplore quant à elle une «déception, parce que Zakaria Moumni plaçait ses espoirs en la justice française». La plainte a été classée parce que la présence d'Abdellatif Hammouchi en France n'a pas été confirmée, précise-t-elle, ce que confirme une source proche du dossier. En l'absence du mis en cause sur le territoire de l’Hexagone, la justice française est en effet incompétente.

Une version qui «surprend» toutefois les avocats du royaume, selon lesquels le seul élément nouveau qui justifie le classement sans suite de la plainte du sportif, depuis la fin de l'enquête française, est celle transmise par Rabat.

En février 2014, Zakaria Moumni avait déposé plainte pour tortures à Paris. Un peu moins d'un an plus tard, il dénonçait sur BFM TV et i-Télé les tortures dont il disait avoir été victime. Des propos qui lui avaient valu d'être poursuivi en diffamation par le Maroc. Le dépôt de plusieurs plaintes visant Abdellatif Hammouchi pour «torture» et «complicité de torture» a été à l’origine de la suspension de la coopération judiciaire par Rabat avec la France, le 27 février 2014.