Le 1er congrès international des pays donateurs aux sahraouis n’a pas eu lieu. «Initialement programmé pour le 12 juillet à Genève, il a été reporté à une date ultérieure», nous confie une source proche du dossier.
«Le secrétaire général des Nations Unies a dû céder aux pressions des Marocains, et de ses alliés, pour décréter l’ajournement. Une concession faite par Ban Ki-moon en échange du retour d’un groupe d’agents de la composante civile et politique de la Minurso, expulsés en mars par le royaume», ajoute notre source.
Et pourtant, le Sud-coréen avait fait de l’organisation dudit congrès son principal cheval de bataille. Annoncé officiellement lors de son passage à Alger et Tindouf, au début mars, il avait réussi à convaincre le Conseil de sécurité d’inscrire la réunion des bailleurs de fonds au profit des sahraouis dans le texte final de la résolution 2285, adoptée par les Quinze le 29 avril. «Conscient des conséquences des pluies torrentielles qui se sont abattues en octobre 2015 sur les camps de réfugiés de Tindouf et se félicitant de l’intention du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés de tenir une réunion d’information à l’intention des donateurs», indiquait le texte onusien.
Européens et américains pour un recensement
Outre les éventuels pressions marocaines, le contexte international a fini par convaincre Ban Ki-moon de mettre sous le boisseau son projet en attendant des jours meilleurs d'ici le 31 décembre, date de l'expiration de son 2e mandat à la tête de l'ONU. Le principal donateur qu’est l’Union européenne entend calculer ses programmes d’assistance destinés aux sahraouis des camps de Tindouf pour répondre uniquement aux besoins de 90.000 personnes. Et hier nous avions annoncé que les députés américains font campagne pour inscrire dans le budget 2017 du Département d’Etat une disposition appelant les autorités algériennes à recenser la population des camps.
Deux positions qui apportent de l'eau au moulin du Maroc. Le 30 avril à New York lors d’un point de presse, l’ambassadeur Omar Hilale déclarait qu’«on ne peut pas demander à la communauté internationale de continuer à financer des camps dont on ne connait pas qui est dedans, et tenant compte du fait que les besoins sont différenciés en termes de sexe et d’âge».
La nouvelle du report du 1er congrès est passée sous silence par les médias algériens et ceux du Polisario. Ils étaient pourtant les premiers à saluer, le 19 juin juin dernier, la tenue de la réunion des donateurs.