Hakima El Haité se serait-elle permis d’induire l’opinion publique en erreur ? C’est la question qu'on peut se poser depuis la publication, mardi soir, d’une copie «d’un contrat publique, conclu entre la région italienne de Campanie, l’Association professionnelle des cimentiers du Maroc ainsi que le groupe italien Italcementi Heidelberg Cement Group» par le site d’information arabophone Alraiy.
La région s’engage en effet, selon le document, à verser environ 126 millions de dirhams pour les parties contractantes pour le transport et la récupération des 2500 tonnes .
Une information qui contredit les déclarations de Hakima El Haité, ministre déléguée issue du Mouvement populaire chargée de l’Environnement. Cette dernière avait affirmé hier lors d'une conférence de presse que les déchets importés par les cimentiers marocains provennaient de la localité de Pescara, dans les Abruzzes.
«Ces déchets proviennent de la localité de Pescara dans les Abruzzes et l’usine qui les a fabriqués, la société DECO, est accréditée par l’UE», a-t-elle déclaré lors d'une interview à Jeune Afrique.
«Nous avons un dossier en béton qui détaille la traçabilité de la marchandise», a dit la ministre alors que l’opinion publique marocaine est encore partagée entre ceux qui défendent l’importation et ceux qui s’indignent et appellent à retourner ces déchets dans leur pays d’origine.
La ministre déléguée chargée de l’Environnement a affirmé que la partie marocaine achète les détritus pour leurs faibles coûts par rapport aux produits pétroliers. Elle a même assuré que «ces déchets ne proviennent pas d’un réseau mafieux en Italie.»
Ce nouveau document risque donc, une fois de plus, de raviver le débat sur l'affaire des 2 500 tonnes de déchets importés d'Italie par des cimentiers marocains. Une affaire qui fait couler beaucoup d'encre depuis plus de deux semaines.