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Grand Angle

Déchets italiens au Maroc : Quand l’opposition jette de l’huile sur le feu

Alors que le débat s’enflamme au lendemain de la sortie médiatique de la ministre déléguée chargée de l’Environnement, l’opposition s’empare de la question. La polémique accompagnant l’importation, décidée par l’exécutif, de 2,5 tonnes de déchets supposés toxiques depuis l’Italie s’invite au Parlement. Parallèlement, le Mouvement populaire sort de son mutisme en affichant sa solidarité avec Hakima El Haité.

Publié
Driss Lachgar, secrétaire général de l'USFP. / Ph. Hassan Ouazani pour Jeune Afrique
Temps de lecture: 2'

L’Union socialiste des forces populaires (USFP) vient de couper l’herbe sous le pied du gouvernement. Et pour cause, le parti de gauche annonce aujourd’hui avoir déposé une proposition de loi visant l’interdiction et la criminalisation de l’importation des déchets, «quelle qu’en soit leur nature.»

Dans sa copie, l’USFP juge en effet nécessaire d’«interdire le transport et l’importation des déchets, quelle qu’en soit leur nature ou le degré de leur toxicité.» Une loi censée «protéger l’environnement et les Marocains de ces déchets importés devrait être mise en place.»

Une proposition qui va de pair avec celle suggérée par plusieurs citoyens marocains, notamment sur les réseaux sociaux, qui appellent à l’interdiction de ces importations et veulent «conserver les acquis en matière de protection de l’environnement», à quelques mois de l’organisation par le Maroc de la COP 22.

Le droit à l’accès à un environnement sain

Le parti de la rose se réfère également à la Charte de l’environnement et du développement durable ainsi qu’à l’article 31 de la Constitution, qui stipule que «L’Etat, les établissements publics et les collectivités territoriales œuvrent à la mobilisation de tous les moyens à disposition pour faciliter l’égal accès des citoyennes et des citoyens aux conditions leur permettant de jouir des droits (…) à l’accès à l’eau et à un environnement sain (…) et au développement durable.»

Il pointe du doigt la réaction tardive du gouvernement face à cette polémique, mettant en avant les réactions de plusieurs médias étrangers, entre autres, face aux 2,5 tonnes de déchets importés d’Italie.

Même son de cloche au parti de l’Istiqlal dont le porte-parole, Adil Benhamza, a tiré à boulets rouges sur la gestion de ce dossier, rappelant que le royaume importe «depuis plusieurs années des déchets face à l’absence d’une réponse claire de l’exécutif.»

Il s’est également interrogé, dans une publication sur Facebook, sur les normes et mesures prises en compte dans le cadre de l’incinération de ces déchets, déplorant l’absence d’analyse par le laboratoire marocain LPEE, ce dernier étant sous la tutelle du ministère de l’Equipement, du transport et la logistique.

Une réaction qui se fait toujours attendre du côté du gouvernement

Les réactions du parti de l’Istiqlal et de l’USFP interviennent alors qu’aucune position officielle n’a été communiquée par le gouvernement d’Abdelilah Benkirane depuis plus de deux semaines. Ce mardi, le Mouvement populaire (MP), dont fait partie l’actuelle ministre chargée de l’Environnement, Hakima El Haité a décidé de sortir de son mutisme par le biais d’un communiqué.

Le parti à l’épi affirme s'être «assuré des prises par le ministère chargé de l'Environnement et leur conformité avec les accords internationaux». Et d’ajouter qu’il «réitère sa solidarité et son soutien à Hakima El Haité», rappelant enfin que l’interdiction d’importation des déchets est «une décision qui doit être prise par le gouvernement ou le parlement.»

Parallèlement, le mouvement d'indignation survenu sur les réseaux sociaux s'invite dans les rues. Des associations locales d’El Jadida prévoient d’organiser un sit-in ce dimanche pour dénoncer un «‘écocide’ au mépris de la santé des Marocains», après qu’une première manifestation s’est tenue à Safi dimanche soir.

Sage décision
Auteur : Tawfik56
Date : le 13 juillet 2016 à 12h12
En attendant de produire nos propres RDF, il est sage d'interdire leur importation. Ce qui ne devrait pas empêcher à l'avenir leur usage comme combustible. L'état pourrait être appelé (à l'avenir, une fois que nous produirons nos propres RDF) à tolérer la coincinération (mélange de combustibles classique fuel lourd, gaz, charbon pulvérisé avec les déchets) dans les cimenteries de façon à caser les déchets hautement toxiques de l'industrie et surtout les mâchefer des incinérateurs, non comme solution mais un moindre mal.
Importer les déchets en l'état actuel du cadre juridique et surtout des procédés utilisés dans les fours à ciments et des dispositifs de traitement des fumées serait prématuré. Que dire aussi du produit fini, le fameux CPAMIOM ? par quelle norme est-il définit? (cpamiom=ciment portland artificiel de mâchefer d'incirération d'ordures ménagères)
Les seuls bénéficiaires de la situation seraient les cimentiers dont la seule motivation est d'ordre économique à l'exclusion de toutes autres considérations d'ordre environnementale et de santé publique.
En allant que dans le sens des intérêts du lobby cimentier (et des fournisseurs de déchets italiens qui sont les mieux rémunérés car les plus pollués) la ministre n'a pas rempli son rôle de protection de l'environnement et du citoyen;
Les demandes de démission sont largement justifiées.
pataquès bis
Auteur : viva morocco
Date : le 12 juillet 2016 à 16h41
J'allais oublier le pire ,les journaleux qui ne savent pas enquêter et informer ,au lieu de cela ,ils soufflent sur le brasier ,pour ...des sous !
pataquès
Auteur : viva morocco
Date : le 12 juillet 2016 à 16h29
Allez ! Mettons tout ce pataquès sur le compte du niveau général des intervenants , gouvernement , ministres , partis politiques et surtout la masse de marocain en apprentissage laborieux de la liberté d'expression - qu'on confond allègrement avec libération des frustrations .....
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