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Grand Angle  

TIC : Après une forte progression en 2015, le Maroc stagne selon le WEF

Alors qu’il affichait l’une des plus fortes progressions mondiales en matière de technologies de l’information et de la communication en 2015, le Maroc stagne cette année. C’est ce que révèle le World Economic Forum dans son rapport annuel fraichement publié. L’une des principales forces du Royaume reste l’accessibilité de ces technologies.

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L’évolution technologique au Maroc cette année connait un relatif ralentissement. Le Royaume se classe 78ème sur 139 pays dans l’indice de préparation aux réseaux (NRI), selon le «Global Information Technology Report 2016 » publié mercredi par le World Economic Forum (WEF) et consacré à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est un réel statu quo pour le pays qui obtient également le même score que l’année dernière : 3,9 points. En rejoignant pourtant le 78ème rang en 2015, le Maroc bondissait de 21 places dans ce classement d’envergure, devenant ainsi le pays ayant le plus progressé.

+4 places dans l'accessibilité des TIC

Déterminé, pour mémoire, à partir d’une batterie d’indicateurs, l’Indice est fondé sur dix piliers eux-mêmes regroupés en quatre sous-indices : L’environnement, la préparation, l’usage et l’impact économique et social des TIC. Cette année encore l’accessibilité des TIC reste le principal atout du Maroc qui gagne d’ailleurs quatre places sur ce pilier, pour se classer 20ème mondial. En termes d’infrastructures (102ème) et de compétences (110ème) en revanche, le Royaume doit encore fournir des efforts avant de prétendre rivaliser avec de nombreux pays à travers la planète.

En termes d’environnement (77ème) et d’usage (60ème), le Maroc reste moyen. Que ce soit en matière de politique, réglementation et innovation (87ème), la performance est quasi similaire. Le Royaume continue en outre de faire bonne figure dans l’usage des TIC par le gouvernement (41ème), mais doit encore développer cela dans le milieu des affaires (107ème).

Par ailleurs, l’impact social des TIC au Maroc reste pour l’heure le plus significatif (59ème avec 4,3 points). A note que le WEF entend par impact social l’efficacité des gouvernements dans l'utilisation des TIC et dans l’amélioration des services fournis à leurs citoyens. Ce pilier évalue également l’usage de TIC présentes dans l'éducation.

L'impact économique, le talon d'Achille

Si le Maroc se débrouille relativement bien en termes d’impact social, il n’en est pas de même quand il s’agit d’impact économique des TIC (110ème avec 2,8 points). Ce qui veut dire que le Royaume n’arrive pas encore à faire des TIC un véritable catalyseur de compétitivité via la génération d’innovations technologiques et non technologiques, ainsi que de nouveaux produits ou procédés organisationnels.

Au niveau mondial, sept pays se démarquent particulièrement sur tous ces niveaux. Il s’agit de Singapour, qui trône en première place de l’indice de préparation aux réseaux. Viennent ensuite la Finlande, la Suède, la Norvège, les  Etats-Unis, les Pays-Bas et Israël. La France est 24ème et l’Espagne 35ème. «Ces sept pays sont connus pour avoir adopté très tôt et avec enthousiasme les TIC, et leur émergence est d’autant plus significative qu’elle démontre que, dans un environnement de facteurs favorables marqué notamment par une saine réglementation, une infrastructure de qualité et une main-d’œuvre compétente, le déploiement des TIC est en mesure d’ouvrir la voie à des avantages plus vastes», commente le WEF.

Efforts à fournir

Au niveau de la région MENA, les Émirats arabes unis (26e ) et le Qatar (27e ) restent les locomotives en termes de préparation aux réseaux. Cependant, le Koweit (61ème) et le Liban (88ème) font les meilleures progressions de l’indice 2016 avec une hausse de 11 points chacun. La Tunisie et l’Algérie voisines sont respectivement (81ème) et (117ème). Ce qui fait du Maroc le premier au Maghreb.

Selon les auteurs du rapport, il est important que les gouvernements poursuivent les efforts pour se bâtir une économie numérique performante, «pilier essentiel de l’architecture de la Quatrième révolution industrielle» vers laquelle se dirige le monde. «Le “numérique” est plus qu’une simple question de technologie. C’est un état d’esprit, et la source de nouveaux modèles d’entreprise, de nouveaux schémas de consommation, et de nouvelles pistes qui s’offrent aux entreprises et aux particuliers pour organiser, produire, échanger et innover», a commenté Bruno Lanvin de l'Institut européen d'administration des affaires (INSEAD). «Pour aller de l’avant, il sera crucial de renforcer les efforts en matière de collecte de données afin de mieux suivre les impacts distributionnels des transformations actuellement à l’œuvre. Ainsi, il sera possible de façonner l’économie numérique dans un sens bénéfique à maints égards», a affirmé Silja Baller du World Economic Forum.

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