Menu

Grand Angle

Australie : Le petit Marocain sans visage bientôt de retour dans son Maroc natal

Le jeune garçon, qui souffre d’une gravissime malformation faciale, a dû subir plusieurs interventions chirurgicales en Australie étalées sur près de deux ans. Une histoire qui ne fait pas figure d’exception.

Publié
Une image du visage du petit Yahya, avant l'opération. / Ph. Capture d'écran Channel 7/ DailyMail.
Temps de lecture: 2'

C’est une histoire de celles qui redonnent un peu de baume au cœur avec, en toile de fond, une prouesse en chirurgie reconstructive dont la presse étrangère s’est largement fait l’écho. Près de deux ans après une première intervention chirurgicale en Australie, Yahya El Jabaly, ce tout jeune Marocain né sans yeux, sans nez et sans mâchoire supérieure a enfin pu prononcer ses premiers mots récemment, rapporte cette fois-ci le Daily Mail. Aujourd’hui âgé de cinq ans, il devrait prochainement retourner dans son village natal, à six heures de route de la capitale économique du royaume.

Si les séquelles restent importantes, Yahya est toutefois parvenu à déjouer les pronostics des médecins qui ont coutume de mettre en garde contre un «risque vital indiscutable», comme l’explique à l’Obs Jean-Claude Dardour, chirurgien plasticien à propos du garçon : «Il ne s’agit pas d’une simple chirurgie esthétique. Il y a un risque vital indiscutable – pas mal d’enfants en sont morts. (…) Il n’y a jamais de chirurgie légère à ce niveau-là.»

Un appel à l’aide entendu à des milliers de kilomètres

En juin 2015, le jeune Marocain avait subi une deuxième opération au Royal Children's Hospital (RCH) de Melbourne pratiquée par le professeur Tony Holmes, une référence en matière de chirurgie réparatrice, connu pour avoir réussi à séparer des jumelles siamoises bangladaises. «Nous ne savons pas quelles sont les causes. C’est sporadique, pas génétique. La plupart des enfants n’auraient pas survécu à la grossesse, mais certains y arrivent», avait-il confié lors de son passage à l’émission de télévision «Sunday Night». L’intervention avait duré 18 heures.

A l’origine de cette histoire, un appel à l’aide lancé via Facebook grâce à un ami de la famille de Yahya – le seul qui disposait d’une connexion Internet au village. Le message résonne à des milliers de kilomètres de là, en Australie. Fatima Baraka, une Marocaine originaire d’un petit village situé à proximité de celui du petit garçon, décide en effet de prendre contact avec le professeur Tony Holmes. «Il y avait un gros numéro de téléphone, en rouge. C’était évident qu’il s’agissait d’un appel à l’aide. J’ai donc pris mon téléphone pour les appeler», avait-elle expliqué à la chaîne Channel Seven. Après avoir procédé à une batterie de tests médicaux, le médecin accepte d’opérer Yahya, dont l’arrivée en Australie est organisée par Fatima Baraka.

Une réussite qui ne fait pas figure d’exception

Un parcours qui n’est pas sans rappeler celui de Samira Benhar, 39 ans, une Marocaine souffrant d’une tumeur génétique qui avait provoqué chez elle une sévère paralysie faciale. C’est au cours d’une promenade dans un parc de Casablanca que Samira avait rencontré une pharmacienne, membre de la fondation Adra, qui lui avait suggéré de tenter une première opération en Espagne.

Avec l’aide de la fondation et du Centre culturel islamique de Valence, Samira avait ainsi pu être opérée à trois reprises par le docteur Pedro Cavadas, figure mondialement reconnue de la chirurgie réparatrice et implantaire. Les trois opérations, censées «redessiner la symétrie du visage», selon El País, s’étaient étalées sur 13 mois.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com