Fixé à un objectif de 4% du PIB pour 2010, le déficit budgétaire marocain représentait en septembre dernier 2,7%. Au mois de novembre, le déficit dépassait cependant déjà l’objectif de l’année, rapporte Reuters.
Avec une légère hausse des recettes, les dépenses ont considérablement augmenté (0,4% contre 16%), d’après les données de la Banque mondiale.
Tout s’explique par une forte augmentation des subventions de l'Etat de 126% à 25,9 milliards de dirhams à la fin de novembre.
Le Maroc subventionne lourdement les produits de base, comme le gaz de cuisson, le sucre et la farine. Le mois dernier, le gouvernement a promis de maintenir les subventions, même si la flambée des prix mondiaux des denrées alimentaires et du pétrole a de graves répercussions sur ses finances publiques cette année.
Les analystes affirment que le système de subventions du Maroc pourrait être renforcé en faisant en sorte qu'il profite à ceux qui en ont le plus besoin.
Avec ses 32 millions d'habitants, le Maroc n'a pas de pétrole ni de gaz. Le pays ne peut encore bénéficier des découvertes de gaz, toutes récentes et encore inexploitées. Les revenus de l’exportation du phosphate sont absorbés par les importations. Le Royaume fait partie du top 10 des pays importateurs de blé dans le monde. Par ailleurs, les prix du pain et du gaz doubleraient si l'État venait à abandonner le système des subventions.
Il est évident que le gouvernement va devoir une fois de plus ouvrir les fonds pour assurer la sécurité alimentaire aux Marocains. Actuellement sur le marché des produits de base affichent une tendance haussière qui ne semble pas être prête à changer. En 2010, dans un climat social propice dans la région nord-africaine, le gouvernement a dépassé les budgets. Aujourd’hui, entre le climat de revendication qui prévaut, la tendance haussière des marchés et la pression européenne, le gouvernement n’est pas au bout de ses efforts.