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Grand Angle

Maroc : Ces métiers qui fleurissent le temps de la Nuit du destin

Chaque année, les musulmans du monde attendent avec impatience l'arrivée des dix derniers jours du mois de Ramadan pour célébrer Laylat-Al-Qadr, nuit de recueillement et de ferveur pour tous les croyants. Mais c'est aussi une période propice pour un commerce ephémère. Détails.

(avec MAP)
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Illustration / DR
Temps de lecture: 2'

Au Maroc, outre cette ambiance hautement spirituelle empreinte de piété et de recueillement, une pratique consistant à immortaliser les photos souvenirs des enfants vêtus d'habits traditionnels vient meubler les derniers jours de ce mois béni. 

De fait, il s’agit d’une nouvelle manière de perpétuer une vieille tradition tout en profitant des nouveautés ayant révolutionné le domaine de la photographie et de la mode en vogue du caftan. C’est toute une palette de prestataires qui rivalisent pour présenter les meilleurs décors pour la prise de photos et offrir leurs services, avec à la clé des pauses de henné, des collections de caftans et djellabas pour enfants ainsi que des tours de amaria. Autant de métiers qui prospèrent un peu partout dans les grandes villes en cette fin de Ramadan.

Des rues, des espaces dans des centres commerciaux et des parcs de jeux sont ainsi investis par des décors conçus de manière à répondre à une clientèle toujours en quête du nouveau.

Tout a commencé lorsque la célébration du premier jour du jeûne des enfants, qui coïncidait avec la Nuit du destin, a dépassé le cadre de la demeure familiale et de la simple photo souvenir. Aujourd’hui, ce sont des packs englobant, outre les photos souvenirs, des tournées de "amaria" ou "tayfour" avec animation assurée par un groupe de dekka et souvent une montée sur un cheval scrupuleusement orné. Ce sont là autant de services pour répondre à une demande de plus en plus exigeante.

Immortaliser le premier jour de jeûne pour les enfants

"Ces dernières années, Ramadan coïncide avec l’été, la haute saison par excellence pour notre activité", confie Brahim, gérant d’un laboratoire de photos. Il ne s’agit plus de fêter le premier jour de jeûne de l’enfant, mais plutôt de partager des moments de joie qui font le bonheur des grands avant les petits, a-t-il dit, avant de lancer avec un grand sourire : "c’est aussi une occasion pour nous de booster les recettes et relancer notre activité pour l’après Aid".

Pour sa part, Malika, neggafa qui offre ses services dans un espace de jeux, assure qu’elle compte parmi ses clients des petits enfants, mais aussi des adolescents. "Nos prix varient entre 30 et 250 DH et nous offrons des services allant de la simple photo souvenir à la séquence vidéo de amaria animée par dekka".

Ces activités débutent vers le 20ème jour de ramadan -notamment pour éviter les moments de grande sollicitation qui coïncident avec Laylat Al Qadr- pour prendre fin le 3ème jour de l’Aid. Du point de vue historique, la célébration du premier jour de jeûne de l’enfant représente un moment de joie que célèbrent les familles plutôt en interne, une tradition qui a été jalousement conservée et transmise d’une génération à l’autre.

Cette nuit, les nouveaux jeûneurs habillés de leur plus beaux costumes traditionnels sont entourés de soins spécifiques avec un ftour copieux. Les garçons en djellaba et babouches et les filles en caftan, maquillées et les mains ornées de henné, posent pour une photo qui immortalise ce moment magique et qui restera gravé dans leurs souvenirs d’enfance.

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