«Un acte abominable». Au lendemain du meurtre d’un commandant de police et de son épouse à Magnanville (Yvelines) lors d’une attaque à l’arme blanche revendiquée par l’organisation Etat islamique (EI) par l’intermédiaire de son «agence de presse», Amaq, Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a dénoncé auprès du Parisien un «acte effroyable que nous avons appris avec horreur.»
«C’est un acte de terrorisme en tant que tel, cela ne peut être lié aux pratiques religieuses des musulmans de France ni à la pratique du mois sacré du ramadan», a-t-il ajouté, invitant «l’ensemble des musulmans de France à prier pour les victimes et à réaffirmer leur rejet de toute forme de violence et de terrorisme.»
Lundi soir vers 21 heures, un commandant de police a été tué de neuf coups de couteau à l’abdomen devant son domicile. «Selon une source policière, c’est en parvenant à s’échapper de son pavillon, avant de décéder sur la voie publique des suites de plusieurs coups de couteau, que le policer a alerté son voisinage», écrit Le Monde. Sa compagne de 36 ans, secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie (Yvelines), a également été tuée.
Né à Mantes-la-Jolie, le meurtrier, abattu lors de l’offensive du Raid dans la nuit de lundi à mardi, est âgé de 25 ans et s’appelle Larossi Abballa. Connu des services de police pour des infractions de droit commun, il est interpellé en 2011 dans le cadre d’une enquête sur une filière d’acheminement de djihadistes vers des zones tribales à cheval entre le Pakistan et l’Afghanistan. En septembre 2013, il est condamné à trois ans de prison dont six mois avec sursis pour «association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes».
Toujours d’après la source policière du Monde, Larossi Abballa faisait l’objet de plusieurs fiches S («sûreté de l’Etat») recensant les personnes identifiées comme susceptibles de commettre des actions terroristes, conjointement dressées par la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) et la Sous-direction anti-terroriste (SDAT).