La carte politique espagnole est appelée à connaitre de nouveaux changements au niveau du podium. Le PSOE arrivé deuxième à l’issue des législatives du 20 décembre avec 91 sièges pourrait perdre sa place au profit de la coalition Unidos Podemos, constituée depuis le 13 mai dernier par Podemos et une kyrielle de petites formations dont les plus importantes sur le paysage politique local demeurent Izquierda Unida et le parti écologiste Equo.
La probable progression de la coalition de gauche radicale dans les intentions du vote, 26% selon des sondages, favoriserait la formation d’un gouvernement de gauche même si le Parti Popular parviendrait à remporter le scrutin du 26 juin. Au premier jour de la campagne électorale, les amis du premier ministre en fonction, Mariano Rajoy, sont accrédités de 29% des opinions des électeurs espagnols. Un pourcentage qui, certes, les assurent de gagner les législatives mais les privent d’une majorité confortable. Ce qui devrait compliquer les chances de la droite classique de rééditer l’exploit du 20 novembre 2011.
Pablo Iglesias très proche du Polisario
Ces changements politiques en Espagne interpellent le Maroc officiel. L’arrivée au palais de la Moncloa d’un Pablo Iglesias ne servirait pas les intérêts du royaume, notamment sur la question du Sahara. Le leader d’Unidos Podemos n’a jamais caché sa proximité avec le Polisario. Il a toujours plaidé pour un élargissement des prérogatives de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme au Sahara.
Un positionnement partagé, également, par les petits partis composant la toute nouvelle coalition alors que Rabat a encore besoin de l’appui de Madrid au Conseil de sécurité en sa qualité de membre non-permanent jusqu’au 31 décembre 2017. Ajoutée à la perte du soutien de Washington dans l’instance onusienne, une défection espagnole serait un sérieux coup pour la diplomatie marocaine.
Mais une surprise pourrait surgir dans le jeu des alliances. Une alliance entre le PP et le PSOE demeure possible. Les caciques du parti de gauche n’ont jamais caché leur opposition à une alliance avec Podemos. Peut-être une chance pour le Maroc ?