Le prochain congrès extraordinaire du Polisario aura-t-il lieu, comme prévu, le mois prochain ? A moins d’une intervention directe des Algériens, comme ce fut le cas en 1976 pour imposer Mohamed Abdelaziz à la tête du mouvement séparatiste, la situation risque de s’enliser. La réunion du secrétariat général du Front, tenue le samedi 4 juin à la zone tampon de Bir Lahlou, s’est conclue sur une note négative.
L’unité de façade affichée par les membres de la direction devant la presse et les délégations étrangères venues présenter leurs condoléances, a volé en éclat. Une fois réunis à huis-clos, ils ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur le nom d’un candidat de consensus pour succéder à Mohamed Abdelaziz.
Des divergences étalées sur la place publique
«Ces divergences étaient prévisibles. Mais ce qui l’est moins c’est de les étaler sur la place publique juste quelques heures après l’inhumation de Mohamed Abdelaziz», nous confie une source au Sahara. «Avec une direction composée d’Algériens (Bouhali, Khadija Hamdi et Bachir Ould Segheir), de Mauritaniens (Ahmed Khaddad et Khatri Addouh) et de Marocains (entre autre Taleb Ould Oummar et Bachir Mustapha Sayed), le compromis parait difficile. Chaque clan veut tirer la couverture de son côté», ajoute-elle.
Dans ce contexte de dispute déclarée pour le leadership, l’option du report du congrès extraordinaire n’est pas à écarter. D’ailleurs, cette idée commence doucement à creuser son sillon dans les camps de Tindouf. Des divergences qui devraient bénéficier à Khatri Addouh, le secrétaire général par intérim. Son passage à la tête du Polisario pourrait ainsi être prolongé de plusieurs semaines voire même plusieurs mois.
Dans une interview accordée à Yabiladi le 1er juin, Bachir Dkhil, ancien membre fondateur du mouvement séparatiste ayant rallié le Maroc, avait déclaré que «la crise continuera au-delà de cette date (40 jours après le décès de Mohamed Abdelaziz, ndlr). Et ça m’étonnerait qu’ils tiennent leur congrès dans les prochains 40 jours».