Les funérailles de Mohamed Abdelaziz près de Bir Lahlou, dans la zone tampon, derrière le mur des Sables, pourraient déjà être interprétées par le Maroc comme un provocation du Polisario. Mais la direction du mouvement séparatiste veut aller encore plus loin. Elle prévoit en effet de construire, dans les semaines à venir, un mausolée en l’honneur de son ancien chef, nous confie une source au Sahara.
Il faut voir dans ce projet, plus qu’une simple volonté d’honorer la mémoire de Mohamed Abdelaziz. Le Polisario espère surtout voir les délégations internationales venant dans les camps de Tindouf effectuer des déplacements à Bir Lahlou uniquement pour se recueillir sur la tombe de son ancien leader. Cet acte hautement politique, permettrait aux indépendantistes, d'arracher, au grand dam du Maroc, une reconnaissance de facto de leur présence sur ce territoire situé à environ une centaine de kilomètres d’Amgala contrôlé par le Maroc.
Ban Ki-moon avait déjà donné le LA
La présence à Bir Lahlou de casques bleus de la Minurso ne devrait guère constituer un obstacle devant la réalisation du projet des polisariens. «D’ailleurs sans le feu vert, tacite, des représentants de l’ONU, le Polisario n’aurait même pas annoncé l’inhumation de son ex-leader dans la zone», ajoute la même source.
Cette assurance avait été confortée par la visite, début mars, du secrétaire général des Nations, Ban Ki-moon, dan ce même territoire. A l’époque, il s’était même incliné devant le drapeau du Front. Le déplacement avait été à l’origine de la crispation des relations entre le royaume et le secrétariat général des Nations Unies.
Pas encore de réaction marocaine
Jusqu’à présent les autorités marocaines on gardé le silence sur l’enterrement de Mohamed Abdelaziz dans une localité qu’elles considèrent comme une «zone tampon». Mais si le projet de mausolée venait à se concrétiser avec toutes les conséquences politiques et médiatiques sur le conflit, il faudra surement s’attendre à une contre-offensive de la diplomatie marocaine.
«Il faut reconnaitre que sur ce sujet, la marge de manœuvre du Maroc est bien réduite. A l’exception de quelques lettres de protestation adressées au secrétaire général de l’ONU, il ne pourrait faire davantage», explique notre interlocuteur.