Avec la crise sociopolitique qui embrase depuis peu les pays nord-africains, l'agriculture mondiale serait en danger. Jusqu’ici en évoquant les risques de troubles au Maroc, l’on n’a parlé que du phénomène de «contamination» en lui-même. Or, si ce que l’on craint arrive, le pays pourrait en subir de sévères conséquences commerciales.
Avec des phosphates très demandés à l’étranger, notamment aux Etats-Unis, le pays ferait mieux de pérenniser sa stabilité sociopolitique. Si à cette question le gouvernement marocain se veut rassurant et que certains experts considèrent que le Maroc est exposé «à moindre mesure», sur le marché mondial de l’agriculture, ce serait presque la psychose.
«Le pays est producteur dominant dans le monde de la roche phosphatée maritime de sorte que toute perturbation de la production serait désastreuse pour l'agriculture mondiale», rapporte The Australian. «En outre, selon les informations reçues au cours de la semaine dernière, la sécurité alimentaire internationale serait compromise, même par une interruption temporaire de phosphate marocain», révèle la même source.
L'action d'un concurrent gagne 62,5% : Un indice inquiétant ?
Mais comme dit l’adage, «le malheur des uns fait le bonheur des autres». Si la situation au Maroc arrivait à dégénérer, certains pays tels que l’Australie pourraient voir leur part de marché augmenter. Déjà vendredi dernier, l’action de Phosphate Australia (POZ) a réalisé un «gain soudain» de 62,5 %. Malgré qu’il n’y ait eu aucune annonce officielle, The Australian émet l’hypothèse de l’inquiétude des investisseurs quant à la situation incertaine du Maroc. Ce qui expliquerait cette recette australienne. Par ailleurs la Syrie entend également capitaliser son potentiel. Elle serait actuellement à la recherche d'investisseurs pour la construction d'usines d'engrais, après avoir augmenté sa production.
Toutefois, le Maroc poursuit et réalise ses projets dans le secteur. En effet l’Office Chérifien de Phosphates vient d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une société en Argentine dénommée "OCP de Argentina S.A" et ce, conjointement avec sa filiale Maroc Phosphore (MP), rapporte la MAP.
C’est dire que les inquiétudes qui règnent n’empêchent pas le Maroc d’étendre son activité. Donc le pays se veut rassurant, non pas seulement par ses dires, mais aussi par ses actes...