Est-ce la fin d’une parenthèse ? Les chiites membres de l’association, Ressalis progressistes, non-reconnue par le ministère de l’Intérieur, annoncent l’ «arrestation» de leur président Abdou Chougrani. «Celui-ci a disparu depuis jeudi dernier, selon des témoignages de sa famille», précise Aissam El Hassani dans des déclarations à Yabiladi.
«D’après ce qui nous est parvenu, ils accusent notre associations de tentative de déstabiliser le pays et accuse Chougrani de diffuser des informations sur les chiites marocains. Ce qui n’a pas plu aux autorités», ajoute la même source. Le président de Ressalis progressistes est interrogé par un service de sûreté à Fès, précise El Hassani.
Des craintes qui se confirment
Cette interpellation donne du crédit aux craintes exprimées auparavant par notre interlocuteur. Dans de précédentes déclarations à Yabiladi, faites dans le sillage du refus des autorités locales de Tétouan de réceptionner le dossier de constitution de l’association chiite «Ressalis progressistes», El Hassani avait évoqué des «restrictions» et des «pressions» sur certains de ses coreligionnaires.
Il avait fait état «de fabrication d’accusations», de «licenciement abusif» ou de «mutations abusive» de certains chiites. Il disait même s’attendre à «l’arrestation prochainement d’un influent membre du bureau de l’association», précisant que la personne en question aurait reçu d’ «anciennes et de nouvelles menaces» et faisait l’objet de «chantage».
Par ailleurs, Abdou Chougrani est connu pour ses positions louant les interventions militaires de l’Iran et des milices du Hezbollah libanais au Yémen et en Syrie. Cet alignement est contraire à la politique officielle adoptée par le royaume à l’égard de la guerre d’influence que se livre Ryad et Téhéran dans la région. Mais Chougrani tentait de le contrebalancer par des opinions saluant, par exemple, le message du roi Mohammed VI aux participants au congrès sur les «droits des minorités religieuses en terre d’islam», tenu en janvier à Marrakech.