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France : La condamnation de Sofiane Zitouni confirmée pour diffamation contre le lycée Averroès

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Sofiane Zitouni devant le tribunal de Lille/ Crédit Photo: G. Durand / 20 minutes
Temps de lecture: 2'

«Les parents, les élèves et les enseignants retrouvent leur honneur lavé» voilà le commentaire de la direction du lycée Averroès tout de suite après le verdict. La cour d’appel de Douai a confirmé hier, la condamnation de Sofiane Zitouni, ex-prof dans ce lycée situé à Lille dans la région Nord-Pas-de-Calais pour «diffamation et injure» non publiques, rapporte 20 minutes.

Pour resituer l’affaire, en désaccord avec la direction sur sa façon d’enseigner, le professeur de philosophe Sofiane Zitouni a démissionné en février 2015 de son poste. Seulement, une semaine après avoir claqué la porte du lycée lillois, l’homme envoie un courriel à ses anciens collègues dans lequel il reproche à l’établissement musulman de prôner le salafisme et traite la direction de «nids de vipères hypocrites ». En guise de réponse, l’école avait alors servi à son ex-employé une citation directe devant la justice.

En première instance, le tribunal de police de Lille a condamné l’ex-professeur à verser 10 euros pour diffamation non-publique, 10 euros pour injure non-publique, un euro symbolique de dommages et intérêts et à 500 euros pour remboursement des frais de justice. Le tribunal avait estimé à l’époque que Sofiane Zitouni n’avait «pas d’éléments de preuve, de documents de nature à justifier ses propos».

La cour d’appel de Douai vient donc de confirmer la même condamnation pour les mêmes motifs mais en se montrant plus clémente puisqu’elle a divisé par deux la totalité des amendes : 10 euros au lieu de 20. «Nous avons été accusés d’antisémitisme, de radicalisation. Personne ne peut accepter d’être insulté, calomnié. Nous nous sommes trouvés désarmés face à un déferlement d’accusations gratuites », a réagi El Hassane Oufker, le directeur du lycée Averroès.

De son côté, le condamné interprète cette condamnation comme un «coup dur». «Je pensais que ces mails étaient du ressort de la confidentialité. Je suis aussi choqué, même si je ne suis pas le seul lanceur d’alerte, de me retrouver du côté des accusés», justifie Sofiane Zitouni. L’homme n’a pas encore soldé tous ses comptes avec la justice. Il a encore maille à partir avec ses employeurs qui le poursuivent cette fois-ci pour diffamation publique suite à la tribune qu’il a publié après sa démission dans le quotidien Libération. Intitulée «Pourquoi j’ai démissionné du lycée Averroès ?», la tribune accusait l’établissement lillois de  diffuser «de manière sournoise et pernicieuse une conception de l’islam qui n’est autre que l’islamisme».

Dans le cadre de ce procès parallèle, la sentence pourrait être plus lourde en raison de la récidive. Mais le professeur, qui a depuis trouvé un autre poste dans un établissement catholique à Valenciennes grâce à la ministre de l’Education Najat Vallaud Belkacem, sait prendre la vie avec philosophie ! 

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