Des politiques de Melilla sont vent debout contre le ministre des Affaires islamiques marocain. Le PSOE local et la section de Ciudadanos dénoncent en chœur les déclarations d’Ahmed Taoufiq concernant l'identité religieuse des habitants de confession musulmane de Ceuta et Melilla. Mardi à la Chambre des représentants, le ministre avait affirmé qu’ «ils sont Marocains mais vivent une situation particulière».
Des propos qui ont suscité l’ire des deux formations espagnoles. Pour les socialistes «l’"espagnolité" de Melilla ne souffre la moindre équivoque et qu'elle est au-dessus de tout débat», indique un média dans la ville. «Il est inacceptable qu’un représentant d’un gouvernement manque de respect à la citoyenneté "melilienne"», ajoutent-ils.
Ils affirment, par ailleurs, que les déclarations d’Ahmed Taoufiq «ne servent qu’à alimenter le malaise et le rejet au sein de la population de Melilla». Une allusion au fossé séparant les habitants musulmans d’origine marocaine et ceux de confession chrétienne en provenance d’Espagne.
Une carte électorale à quatre semaine des législatives du 26 juin
De son côté, le coordinateur de Ciudadanos a invité les autorités marocaines à «reconnaitre les traités internationaux». Et de concéder que dans sa ville vivent des «gens» -et non des citoyens- «de descendance marocaine mais qui sont Espagnols».
Par ailleurs les socialistes de Melilla demandent au délégué du gouvernement espagnol, Abdelmalik El Barkani, d’intervenir auprès de l’exécutif de Rajoy pour exiger du ministre des Affaires islamiques de «rectifier» ses propos du mardi 24 mai. Et pourtant devant les députés, Ahmed Taoufiq s’est montré très modéré en réponse à une question du PJD au point de ne pas qualifier la présence espagnole à Ceuta et Melilla de colonisation.
La colère du PSOE et de Ciudadanos de Melilla est liée à la précampagne électorale des législatives du 26 juin dont l’issue reste incertaine. Un appel de pied aux Espagnols de souche pour un vote en leur faveur. Cette sortie simultanée prouve au moins que l’accord pour la formation d’un gouvernement, signé en février dernier par les chefs des deux partis, est toujours en vigueur même si son objectif principal n’est plus d’actualité.