Le président de l’Association des victimes de la spoliation (AVS), Mohamed Moutazakki écopera «certainement» de la prison ferme, indique à Yabiladi l’un de ses avocats, Naoufal Lanbouri.
Derrière les barreaux depuis le 25 avril dernier, il est d’abord arrêté suite à un «accrochage» avec le fils de Mustapha Him, devant une maison spoliée, selon les membres de l’AVS. Il est ensuite placé en garde à vue suite à une plainte pour coups et blessures. Mais alors qu’il est sur le point d'être liberé, il est incarcéré suite à une plainte déposée par trois juges pour diffamation. Il les avait nommément accusés de corruption dans des vidéos de manifestations publiées sur les réseaux sociaux.
Jusqu’ici la première audience a été plusieurs fois reportée pour la constitution de ses avocats. «Il en a à présent quatre et la première plaidoirie est prévue jeudi prochain», indique Me Lanbouri.
De son côté, l’Association des victimes de la spoliation poursuit sa mobilisation. Tous les jeudis, ses membres passent la journée devant le tribunal, réclamant la libération de Mohamed Moutazakki, d’autant plus que son arrestation n’est pas sans incidence sur l’activité de l’AVS. «Les victimes ont le moral à zéro. On a encore reçu une dame qui va être expulsée le 26 mai de sa villa d’Aïn Diab. C’est grave !», s’insurge la vice-présidente, Latifa Bouabid. Avec les autres membres de l’association, elle essaie d’assurer le rôle du président, mais avoue la tâche ardue sans le leader. «M. Moutazakki savait vraiment accompagner les victimes. Tout le monde sait que c’est lui qui a poussé à la médiatisation autour de la mafia», fait-elle-remarquer.