Ce matin, le conseil des ministres saoudien, présidé par le roi Salmane, a dénoncé la «politisation par l’Iran» du Hajj. Ryad riposte ainsi à la décision des autorités de Téhéran de priver ses citoyens d’effectuer l’un des piliers de l’islam cette année, arguant que «les conditions ne sont pas réunies et il est désormais trop tard pour que les Iraniens puissent aller à la Mecque».
Dans ce nouveau bras de fer qui s’annonce entre les deux grands adversaires de la région, Rabat vient de s’aligner sur les positions de Ryad. «Le royaume du Maroc réitère sa grande considération des efforts continus que ne cesse de déployer le royaume d’Arabie Saoudite, sous la conduite du Serviteur des Lieux Saint de l’Islam, le Roi Salmane Ibn Abdelaziz, au service des pèlerins sans exclusion aucune pour garantir leur sécurité et veiller à leur bien-être en vue d’accomplir le rite du Hajj dans les meilleures conditions», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Le texte a, par ailleurs, salué les mesures prises par les Saoudiens pour garantir « la sûreté, la sécurité et le bien-être des pèlerins».
Rabat n’a pas tardé à réagir
La rapide réaction des autorités marocaines annonce-t-elle une révision des relations diplomatiques entre le royaume et l’Iran ? La nouvelle position de Rabat diffère complètement de celle exprimée, fin janvier, par le département de Salaheddine Mezouar au lendemain de l’incendie de l’ambassade saoudien à Téhéran et son consulat à Mashed par une foule en colère suite à l’exécution d’un dignitaire chiite. Le Maroc avait alors gardé un position mesurée en appelant à la sagesse les « responsables saoudiens et iraniens afin d’éviter que la situation actuelle ne s’étende à d’autres pays de la région déjà confrontés à de nombreux défis et à des éléments de fragilité multiples», soulignait un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Une sortie qui avait étonné alors que les autres alliés de l’Arabie Saoudite, arabes et islamiques, avaient pris des mesures de rétorsions contre l’Iran. Isolé, le Maroc avait été contraint de rectifier son «erreur» par une déclaration de Mezouar dans laquelle il avait « vigoureusement condamné l’attaque dont ont fait l’objet l’ambassade du royaume d’Arabie Saoudite à Téhéran et son Consulat à Mashed».