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Grand Angle

Abdelhak El Khiame : 1579 djihadistes marocains ont rejoint les rangs de Daesh

En marge d’une invitation à Madrid par le centre de la Culture arabe, Abdelhak El Khiame, directeur du Bureau central d'investigation judiciaire, a accordé une interview au quotidien espagnol El Pais dans laquelle il revient sur la lutte antiterroriste au Maroc.

Publié
Crédit Photo: SIPA
Temps de lecture: 2'

Premiers chiffres marquants de cette interview, 1579 djihadistes marocains ont rejoint les rangs de Daesh en Syrie ou en Irak. Entre 200 et 240 des djihadistes marocains sont de retour soit au Maroc soit dans des pays européens. Au Maroc, les djihadistes de retour sont sous étroite surveillance, certains sont même arrêtés pour être livrés à la justice, souligne le chef du BCIJ. Ce dernier incite ainsi les pays européens à renforcer la coopération inter-Etats pour signaler les djihadistes ayant rejoint une organisation terroriste.

Le patron de la lutte antiterroriste marocaine note un changement dans la stratégie de recrutement et de radicalisation de Daesh. «Avant l'avènement de Daesh c’était les dirigeants salafistes qui endoctrinaient. Maintenant, le phénomène a changé et est devenu mondial. La radicalisation a augmenté de façon catastrophique avec Internet. Plus besoin d'assister à une réunion pour se radicaliser, il suffit de se connecter à Internet. Daesh a mené sa propagande sur le Web et c’est comme ça qu’il recrute de djihadistes dans la région », souligne Abdelhak Al Khiame.

Une stratégie qui évolue

Il précise qu’au contact de cette idéologie, des jeunes radicalisés se sentent directement prêt au djihad. De plus, dans un changement de tactique, note Abdelhak Al Khiame, Daesh ne demande plus à ses recrues de subir un entraînement paramilitaire en Syrie ou en Irak avant de retourner dans leurs pays mais de frapper ou elles se trouvent. Ce qui, selon le chef du contre-terrorisme marocain, est un «changement de profil, de tactique et de stratégie organisationnelle ».

Pour faire face à cette nouvelle stratégie, Abdelhak Al Khiame rappelle que le Maroc a renforcé son arsenal juridique antiterroriste avec des textes qui permettent d’incriminer ceux qui sont liés à des organisations terroristes tout comme ceux qui envisagent de les rejoindre. En complément de ces textes juridiques, «des mesures préventives pour renforcer l'échange d'informations entre les pays, surveiller le champ religieux et lutter contre l'insécurité et la pauvreté», souligne –t-il. Une stratégie marocaine qui a permis le démantèlement de plusieurs cellules terroristes depuis la création du BCIJ en 2015.

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