Regroupement familial en Belgique : Les Marocains largement en tête devant les autres communautés

Les Marocains sont ceux qui demandent le plus à s’établir en Belgique via un regroupement familial. Ce constat est fait par la Fondation Roi Baudouin, qui vient de publier son étude sur «Le regroupement familial en Belgique: les chiffres derrière le mythe». Le Maroc avec environ 6000 permis de séjour accordés, arrive loin devant la Turquie (plus de 2000), deuxième, sur la liste des pays dont des citoyens ont bénéficié d’un permis de séjour en Belgique, pour regroupement familial.

Le partenaire, et non la famille

Contrairement aux ressortissants des pays d’Europe de l’est et de l’Asie pacifique, les personnes originaires du Maroc qui arrivent sur le sol belge dans le cadre de ces regroupements familiaux sont en majorité des hommes. Selon les rédacteurs de ce rapport, la proportion majoritaire des hommes en provenance du Royaume s’expliquerait par le comportement des femmes d’origine marocaine, «qui préfèrent souvent, comme leurs homologues masculins, épouser quelqu’un issu de leur pays d’origine» ! Le facteur religieux n’y serait pas étranger, car l’islam n’autorisant le mariage des musulmanes qu’avec des musulmans.

Cela expliquerait l’autre tendance notée : les Marocains y vont dans le cadre du regroupement familial, le plus souvent pour vivre avec un ressortissant de l’Union européenne. Toutefois, une bonne partie de ces ressortissants de l’UE sont des Belges naturalisés ou de personnes de la 2^ème et 3^ème génération, nées en Belgique (d’origine marocaine).

Cette catégorie d’émigrants qui y rejoingnent leurs proches et partenaires n'est nullement épargnée par le chômage. En effet, 33% des résidents ayant un partenaire d’origine maghrébine n’ont pas d’emploi, contre 32% de ceux d’Asie centrale et occidentale, en guise de comparaison.

Tendance générale

En Belgique, 63% des dossiers de séjour sont motivés par un regroupement familial. Les conjoints en sont effectivement les premiers bénéficiaires, notamment les femmes (59%). Plus d’un migrant sur trois a moins de 29 ans. Parmi les immigrants arrivant dans le cadre d’un regroupement familial, 49% restent inactifs, alors que 32% sont salariés, 6% sont demandeurs d’emploi.

A côté de ceux qui arrivent en Belgique pour des raisons familiales, il faut également noter que 15% y vont pour les études, soit le même pourcentage que ceux qui y partent pour un travail rémunéré et 26% pour diverses autres raisons.