En l’espace de neuf jours, les représentants du département de l’Intérieur ont interdit à deux ministres du PJD de tenir des meetings politiques sur des places publiques. Aziz Rebbah, qui devait animer une rencontre à Aït Aourir le 8 avril, a été la première victime de ces interdictions. Mustapha El Khalfi, attendu le dimanche 17 avril dans la province Chtouka Aït Baha, a lui aussi vu la sentence de l’Intérieur tombée.
Le ministre de la Communication devait animer une réunion en plein air dans la commune rurale d’Aït Amira, à environ 14 km de la plage Tifnite, placée sous le thème : «bilan et enjeux de l’action gouvernementale». Mais quelques temps avant le début de la rencontre, il a reçu la visite de hauts cadres de la préfecture, accompagnés par des agents des Forces auxiliaires, qui l’ont empêché de tenir le meeting.
Le porte-parole du gouvernement s’est alors plié aux injonctions des subordonnés de son collègue, Mohamed Hassad, mais sans pour autant annuler la rencontre. Il a seulement changé le lieu. Il s’est rendu à la Maison des jeunes d’Aït Amira pour communiquer avec les habitants.
Campagne électorale des islamistes avant l’heure
Dans l’après-midi du samedi 16 avril, El Khalfi a eu plus de chance dans la commune d’Aoulouz, relevant de la province de Taroudant. Il a pu y présider une réunion avec les habitants essentiellement consacrée à défendre les réalisations du cabinet Benkirane. Le même jour, le PJDiste était invité, mais cette fois dans une salle, par la section de la jeunesse de la Lampe d’Oulad Berhil pour marteler le même message.
Dans les deux cas, les représentants du ministère de l’Intérieur à Aït Aourir ou à Chtouka Aït Baha n’ont fourni aux PJDistes aucun document écrit pour justifier les interdictions des meetings politiques en plein air. Mais ces décisions semblent traduire la volonté du département Hassad de ne pas autoriser les réunions sur les places publiques avant le lancement officiel de la campagne électorale des législatives du 7 octobre.
Quant aux autres partis, ils n’ont pas eu de problème de ce genre avec l’Intérieur. Ils tiennent leurs réunions dans des salles publiques ou appartenant au privé. Preuve en est la rencontre que présidera le secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat, le jeudi 21 avril à l’Institut des beaux-arts de Fès ou encore la journée des portes ouvertes tenue hier par la jeunesse du PAM au siège du Tracteur à El Jadida.