La section marocaine de Transparency International a décidé, dans un communiqué rendu public aujourd’hui, de rappeler aux souvenirs du gouvernement marocain l’affaire de la Samir.
Craignant que l’affaire de la faillite de la société de raffinage marocaine ne soit éclipsée par les révélations sur les Panama Papers, l’ONG a tenu à souligner quelques points sur la liquidation judiciaire de la Samir. Selon l’ONG, les administrateurs de la société de raffinage se sont rendus coupables de «nombreuses irrégularités qui mettent en cause la sincérité des écritures comptables, la distribution de dividendes fictifs et la diffusion d’informations inexactes». Des irrégularités confirmées par les experts du tribunal, qui, selon l’ONG ont accéléré l’endettement bancaire qui a conduit à sa liquidation judiciaire.
Transparency Maroc s’est dite opposée à l’attribution des activités de la Samir à un autre opérateur. L’ONG dénonce l’inaction du parquet et des autorités «malgré l’ampleur du préjudice que risquent de subir les porteurs minoritaires, les banques, les autres créanciers de bonne foi et les finances publiques». Au-delà, «elle craint aussi que l’opacité qui continue de couvrir ce dossier et la désinvolture avec laquelle il a été traité ne laissent la voie ouverte à une fin plus dramatique encore, notamment par le recours à un arbitrage commercial international défavorable au pays, comme cela a été le cas dans d’autres affaires », écrit le communiqué.
Pour Transparency Maroc, les autorités doivent, dans le cadre de cette affaire, «diligenter une enquête administrative et financière approfondie et déclencher les poursuites disciplinaires et pénales appropriées à la lumière de ses conclusions». L’ONG exhorte le gouvernement à mettre sur pied un comité de vigilance de haut niveau pour atténuer les retombées négatives de cette situation. Plus loin encore Transparency Maroc réclame du gouvernement un accès aux informations sur cette affaire pour les citoyens et les victimes. Pour elle, l’affaire Samir devrait permettre de «tirer les enseignements sur le pouvoir discrétionnaire dont jouissent les autorités administratives et financières en matière de contrôle financier et fiscal et de recouvrement de redevances publiques ».